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lundi 19 décembre 2016

Les abeilles de Napoléon Roussel



Le sujet du jour n’a pas de lien direct avec la grande prédication française, mais il concerne Napoléon Roussel (1805-1878), l’auteur du traité « Comment il ne faut pas prêcher » que j’ai présenté dans ces colonnes. Tout récemment, j’ai pu me procurer son petit livre « Les abeilles », quasiment introuvable de nos jours. Ce livre est écrit comme un échange de lettres dans lequel l’auteur raconte l’organisation et le fonctionnement d’un peuple d’abeilles, dont l’intelligence pratique témoigne de la sagesse du Créateur. 

Vous pouvez le télécharger en cliquant ici

 Un grand nombre d’œuvres de Napoléon Roussel est disponible ici.

lundi 7 novembre 2016

Napoléon Roussel – Prêcher comme Jésus


Reconstitution du visage d’un Galiléen du temps de Jésus par l’anthropologue Richard Neave


Le dernier – et sans doute le plus beau – chapitre de l’ouvrage Comment il ne faut pas prêcher de Napoléon Roussel (1805-1878) est consacré au plus grand des prédicateurs : Jésus-Christ. Les autres chapitres, qui caricaturent divers prédicateurs du temps de Roussel, peuvent avoir pris des rides ; celui-ci n’a rien perdu de sa pertinence.


Roussel constate d’abord que Jésus ne pratique pas l’art oratoire : « Jésus ne fait pas de discours, il parle … point de division, point d’arrangement prémédité, ni exorde, ni péroraison. » Celui qui veut imiter Jésus-Christ en chaire doit parler au lieu de prêcher.

lundi 17 octobre 2016

Un traité de Napoléon Roussel

Napoléon Roussel (1805-1878) fait partie des pasteurs réformés touchés par le Réveil. Il a cherché à évangéliser la France profonde, notamment par le moyen de traités. En voici un exemple, où Roussel se moque de dérives du catholicisme :


La religion d’argent 



Un riche Écossais, ennuyé du triste et froid climat de sa patrie, était venu s’établir dans un village sur les bords riants de la Loire. Il vivait là paisiblement au sein d’une nombreuse famille, et mettait son plaisir à répandre sur les habitants autant de bienfaits que le lui permettait sa grande fortune. Aussi, les paysans répétaient-ils sans cesse que cet hérétique, comme le nommait leur curé, faisait lui seul plus d’aumônes que n’en versaient tous les troncs de l’église sur les pauvres de la paroisse. Le curé craignit que cette conduite généreuse, en gagnant les cœurs à ce protestant, ne diminuât d’autant leur amour pour la sainte Église catholique. Il entreprit donc de prouver en chaire que tous les hérétiques, tant calvinistes que luthériens, étaient condamnés, pour une éternité, aux flammes de l’enfer. Mais il comprit bientôt que tous ces arguments ne persuaderaient jamais aussi bien ses paroissiens que les libéralités de milord ; aussi résolut-il de changer de batterie et de couper le mal par la racine. Voici le moyen qu’il imagina : il forma le projet de convertir l’Écossais à la foi de la sainte mère l’Église. Dans ce but, il lia connaissance avec lui, ne tarda pas à l’entretenir du danger que courait son âme et à le presser vivement d’entrer dans l’Église, hors de laquelle il n’y a point de salut. Milord, soit pour un motif, soit pour un autre, esquiva longtemps la question. Mais enfin, un jour que tous deux se promenaient dans son jardin bordant le rivage, notre curé reprit sa conversation ordinaire, et fut très étonné d’entendre milord, cette fois, lui dire avec un sourire amical : « Eh bien ! mon cher curé, voyons, parlez-moi un peu de votre religion, afin que je puisse, avant tout bien la connaître. Tenez, asseyons-nous là, ajouta-t-il, en lui montrant un banc de gazon sur le bord de la Loire, et causons ensemble. Il est encore de bonne heure, le soleil se lève, tout est paisible, nous n’avons pas à craindre d’être interrompus. Dites-moi donc d’abord, dans votre religion catholique apostolique et romaine, que faut-il faire pour être sauvé ?  ...

dimanche 7 février 2016

Comment il ne faut pas prêcher - Ovide



Continuons notre lecture de l’ouvrage Comment il ne faut pas prêcher de Napoléon Roussel. Nous arrivons au chapitre 7 qui est consacré à un certain Ovide :

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samedi 26 décembre 2015

Napoléon Roussel - une petite biographie



Bien qu’il fût « l’un des évangélistes les plus dynamiques de la Société Evangélique de France » [1] et « une des figures les plus originales du Réveil » [2], Napoléon Roussel est aujourd’hui assez peu connu. Et pourtant, il gagne à être connu, celui dont Jean Monod a pu dire que « l’initiative, la vaillance, l’intrépidité […] furent les traits dominants de son caractère et de sa vie » [3] et que « le caractère incisif de sa parole, son enseignement clair et logique, le respect qu’inspirait sa personne, son absolu désintéressement frappaient les esprits » [4].

Napoléon Roussel naît à Sauve (Gard, Languedoc-Roussillon) le 15 novembre 1805. Il est le fils de Pierre Roussel (1775-1851), un ancien soldat dans les armées napoléoniennes, et de Marie Rey (1770- ?). Ses parents travaillent dans la fabrication des bas.

Napoléon Roussel - a short biography



Although he was “one of the most dynamic evangelists of the Evangelical Society of France” [1] and “one of the most original figures of the Réveil” [2] , Napoléon Roussel is hardly known today. He is, however, well worth knowing, he of whom Jean Monod has said that “initiative, courage, fearlessness […] were the dominant traits of his character and life” [3] and that “the incisiveness of his word, his clear and logical teaching, the respect which his person commanded and his utter selflessness were striking” [4] . 

Napoléon Roussel was born in Sauve (Gard, Languedoc-Roussillon) on November 15, 1805 to Pierre Roussel (1775-1851), a former soldier in Bonaparte’s army, and Marie Rey (1770-?). Both parents worked in the manufacture of stockings.

Napoleon Roussel - sein Leben im Abriß



Obwohl er „einer der dynamischsten Evangelisten der Evangelischen Gesellschaft Frankreichs“ [1] und „eine der originellsten Gestalten des Réveil“ [2] war, ist Napoleon Roussel heute kaum bekannt. Dabei kann man allerhand lernen von ihm, von dem Jean Monod gesagt hat, daß „Initiative, Mut und Furchtlosigkeit […] die bestimmenden Züge seines Wesens und Lebens waren“ [3] und daß „die Eindringlichkeit seines Worts, seine klare und logische Lehre, der Respekt, den seine Person einflößte, und seine absolute Uneigennützigkeit auf alle großen Eindruck machten“ [4].

Napoleon Roussel wurde am 15. November 1805 in Sauve (Gard, Languedoc-Roussillon) als Sohn von Pierre Roussel (1775-1851), ehemals Soldat unter Napoleon Bonaparte, und Marie Rey (1770-?) geboren. Beide Eltern arbeiteten in der Strumpferzeugung. 

jeudi 24 décembre 2015

Comment il ne faut pas prêcher - Procope



Continuons notre lecture de l’ouvrage Comment il ne faut pas prêcher de Napoléon Roussel. Nous arrivons au chapitre 6 qui traite d’un certain Procope :

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vendredi 25 septembre 2015

Comment il ne faut pas prêcher - Caliste


 

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A travers Caliste, Napoléon Roussel, l’auteur du livret « Comment il ne faut pas prêcher », critique le prédicateur qui sacrifie la simplicité, la franchise et le naturel de sa parole et de sa pensée aux exigences de la rhétorique. Soucieux de la dignité de la chaire et de l’excellence de son style, Caliste parle lentement, se complaît dans des gestes solennels et donne beaucoup d’ampleur à sa voix. Il utilise des mots rares et abstraits, et sa pensée est vide. « Avec vos prétentions d’artiste, vous gâtez la nature ! » lui lance Roussel.

lundi 11 novembre 2013

Comment il ne faut pas prêcher - Placide



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Voici le quatrième portrait d’un mauvais prédicateur, extrait du traité « Comment il ne faut pas prêcher » de Napoléon Roussel (1857). Il s’agit de Placide. Méfiant à égard de la raison, ce prédicateur s’arrête à la lettre du texte biblique. Ses sermons sont de longs enchaînements de passages bibliques dont le seul élément de liaison est l’association de mots-clé.
« … ses citations ne se lient ni par le sens, ni par la tendance, mais par les mots. Ce sont des bouts de fil de toutes couleurs, longueur et grosseur, ajoutés les uns aux autres, et déroulés pendant une demi-heure ; fils de soie et d’or, sans doute, mais fils qui, noués de la sorte , perdent presque toute leur valeur ; un passage en chasse un autre, et le seul qui vous reste est toujours le dernier. »
Roussel donne un exemple savoureux d’un tel enchaînement de phrases :
« Nous méditerons ensemble, dit Placide, ces paroles de l’Evangile selon saint Mathieu : « J’ai retiré mon fils d’EGYPTE. » Mes frères, l’EGYPTE, c’est le monde, c’est BABYLONE, selon qu’il est dit dans l’Apocalypse : la ville qui s’appelle spirituellement Sodome et Egypte, où même NOTRE SEIGNEUR a été crucifié ; car, comme le dit saint Paul aux Corinthiens, NOTRE SEIGNEUR a été livré pour nos offenses, et il est ressuscité pour notre JUSTIFICATION ; et vous savez qu’ailleurs le même apôtre a dit : « Personne ne sera JUSTIFIE par les œuvres de la LOI. » En effet, la LOI donne la connaissance du PECHE, et le salaire du PECHE, c’est la MORT, la MORT ETERNELLE ; car il y a une MORT ETERNELLE comme il y a une VIE ETERNELLE. Selon cette déclaration, les uns iront à la VIE ETERNELLE et les autres au feu éternel, le feu dont il est dit qu’il ne s’éteint point et le VER, qui ne meurt point ; le VER qui ne meurt point, c’est le serpent, c’est SATAN, et SATAN signifie calomniateur, MENTEUR ; sans doute parce que le serpent à MENTI à Eve en lui disant : « Vous ne mourrez point, mais vous serez semblables à des Dieux. »
Bien entendu, vu que le prédicateur saute du coq à l’âne, sans avoir idée précise d’où il veut en venir, l’auditeur a du mal à suivre. Le discours s’arrête, non pas quand le sujet est traité, mais quand le temps imparti s’est écoulé.

Si les paroles de Placide sont bibliques, son style ne l’est pas, car les auteurs bibliques puisent leurs mots, leurs images, leur langage dans le contexte de leur époque ; ils « se servent des objets qui sont sous les yeux, sous les mains de leurs auditeurs ; et l’on peut supposer que d’après la même règle, Jésus, les prophètes et les apôtres, s’adressant aux Français ou aux Chinois de nos jours, leur eussent parlé d’opium et de chemins de fer. » Du coup, tisser un sermon d’aujourd’hui avec les mots et les images d’autrefois, c’est faire le contraire de ce qu’ils ont fait, « c’est conserver leur lettre morte et tuer leur esprit, c’est ajouter la difficulté de saisir la figure inconnue à la difficulté de comprendre l’objet figuré, et ainsi c’est donner des idées fausses ou rebuter les auditeurs ».

Roussel conseille de ne pas trop citer la Bible, mais de dire les choses en bon français, dans un style populaire et moderne, et d’insérer, de temps en temps, un mot biblique, qui du coup se trouve valorisé. Un trop plein de citations a l’effet contraire.

L’auteur estime que l’absence de méthode chez Placide a pour origine sa paresse intellectuelle ; le fait d’enfiler des phrases toutes faites permet de passer pour profond auprès de ceux qui ne comprennent pas ce langage, et de créer une impression de piété.

Placide risque d’ennuyer ses auditeurs, et ce qui est bien plus grave encore, de détourner les gens de l’Evangile. Roussel conclut :
« C’est bien assez que la sagesse de Dieu paraisse une folie à l’homme naturel, sans aller lui donner un aspect étrange ; et vous feriez bien mieux de vous donner un peu de peine pour la faire comprendre en style simple, dans ce style dont vous et tout le monde vous servez tous les jours ! »

Egalement publié sur mon site consacré à Adolphe Monod (ici).

lundi 9 septembre 2013

Comment il ne faut pas prêcher : Cyrille



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Voici le troisième portrait d’un mauvais prédicateur, extrait du traité « Comment il ne faut pas prêcher » de Napoléon Roussel (1857).

Ayant réglé son compte à l’ennuyeux Pamphile, Napoléon Roussel se tourne vers un autre malfaiteur de la chaire, Cyrille, dont la spécialité est de spiritualiser les textes de la Bible. Il déniche un sens caché derrière les affirmations bibliques et interprète les éléments des récits bibliques à sa guise.
« Pour lui, la boue dont Jésus oint les yeux de l’aveugle signifie nos péchés ; le Sauveur, sur une barque, prêchant le peuple assis sur le rivage, figure la distance qu’il y a entre sa nature et la nôtre ; et ainsi de suite. Avec cette méthode, toute la Bible disparaît : histoire, psaumes, prophétie, lettres, tout est jeté pêle-mêle dans un chaos où Cyrille puise au hasard, et d’où sortiront de même des jeux d’esprit, aussi variés, aussi jolis que les dessins d’un caléidoscope. »
Pour réfuter Cyrille, Roussel se penche sur les bases de la sémantique et conclut qu’en général, « tout langage humain, même le plus chargé de figures, doit être pris dans le sens qui se présente le premier à l’esprit : pour tout dire en un seul mot, dans le sens naturel. »

Roussel anticipe l’objection qu’il pourrait en être autrement pour la parole de Dieu ; il note que tout langage est utilisé « non en vue de celui qui parle, mais de celui qui écoute », en l’occurrence l’être humain. S’il veut être compris des hommes, Dieu doit parler leur langage.

Mais ne pourrait-il pas y avoir deux sens qui cohabitent ? Roussel le nie vigoureusement :
« L’admettre, c’est se moquer de Dieu, se jouer de sa Parole et lui ôter toute valeur à force de vouloir lui en donner ! Si la Bible peut avoir deux sens, pourquoi pas trois, quatre, cinquante, cent ? Où s’arrêtera-t-on ? Si les dix premiers ne me conviennent pas, pourquoi n’en chercherais-je pas un onzième ? c’est-à-dire pourquoi n’y mettrais-je pas mon propre sens ? »
Ce qu’on n’admettrait pas chez un avocat ou un législateur, on ne peut pas non plus le tolérer chez un prédicateur :
« Mais parce que les prédicateurs ont le privilège de dire tout ce qu’ils veulent, sans être interrompus, il ne faut pas, ô Cyrille, abuser de ce privilège ; car Dieu vous demandera compte de ce que vos auditeurs auront forcément laissé passer, et un jour vous l’entendrez-vous rappeler ces mots de son apôtre, qu’il ne dit pas en même temps oui et non. »

Aussi publié sur mon site consacré à Adolphe Monod (ici).

lundi 15 juillet 2013

Comment il ne faut pas prêcher : Pamphile



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Voici le deuxième portrait d’un mauvais prédicateur, extrait du traité « Comment il ne faut pas prêcher » de Napoléon Roussel (1857) ; il s’agit de l’ennuyeux Pamphile.

Cet orateur se contente de rabâcher toujours trois ou quatre idées dont seul l’enchaînement varie. En procédant de la sorte, ce prédicateur – qui se trouve souvent dans les rangs de l’orthodoxie – finit par ennuyer son auditoire. Sous prétexte de ne prêcher que le Christ crucifié – ce qui lui permet d’ignorer toutes les richesses de l’Ecriture – Pamphile s’adonne en fait à la paresse et à l’ignorance. Pour Roussel, il s’agit d’une faute aux conséquences lourdes : 
« Je ne prétends pas que le prédicateur soit tenu de posséder toutes les sciences pour les mettre à contribution (bien qui s’il le pouvait, ce n’en serait que mieux) ; mais je veux dire au moins que si Pamphile prenait la peine de sonder la Bible, et son propre cœur, il découvrirait dans ces deux mines profondes des richesses variées qu’il ne soupçonne même pas. » 
Un tel travail rendrait la prédication plus intéressante, à la fois pour l’orateur et pour son auditoire. Mais Pamphile n’en a cure : 
« Il a son système tout fait d’avance, et il ne réclame de l’Evangile que les services qu’un avocat attend du Code : des textes pour lui donner raison. » 
Selon Roussel, cette attitude cache, non seulement de la paresse, mais de la présomption et même un manque de foi : 
« Si nous étions plus profondément convaincus que c’est Dieu qui parle [dans la Bible], nous écouterions avec plus de respect au lieu d’interrompre le Seigneur pour lui dicter ce qu’il doit nous dire. » 
En négligeant l’étude de lui-même, Pamphile passe à côté d’« abîmes de profondeur » dont l’exploration lui permettrait de mieux connaître ses semblables, mais aussi de se rendre compte que son âme est soumise à des changements incessants. En ignorant cela, Pamphile perd en profondeur. 
« Oh ! Pamphile, soyez donc vous-même ; non pas vous d’hier, mais vous d’aujourd’hui, vous d’à présent. Soyez vrai, vous serez intéressant. »

Aussi publié sur mon site consacré à Adolphe Monod (ici).

mercredi 3 juillet 2013

Comment il ne faut pas prêcher : Eusèbe



Voilà le premier chapitre du traité d’homilétique de Napoléon Roussel, « Comment il ne faut pas prêcher » (1857), en sept portraits au vitriol.


Le premier portrait d’un prédicateur pas comme il faut, celui d’Eusèbe, nous montre un prédicateur qui pratique l’art pour l’art, pour briller, sans grande conviction quant au fond. Il se met en scène, cherche l’admiration. Il fait ainsi de la prédication un spectacle. Mais le public ne s’y trompe pas ; en effet, « le plus simple auditeur est bon juge de l’affection du plus habile orateur », peut-être parce qu’ « il y a dans la voix humaine un timbre indélébile qui trahit le secret de l’âme ». 

Roussel n’y va pas de main morte en s’adressant à Eusèbe : 
« Votre auditoire … n’a pas osé vous dire que vous l’aviez fatigué ; mais, soyez-en sûr, il ne le pense pas moins ! S’il revient, ce ne sera pas pour vous entendre, mais parce que c’est dimanche. » 
Et quand il s’agit d’affronter les grandes difficultés de la vie, on ne fera pas appel à Eusèbe : 
« En temps ordinaire, [votre coterie] vous écoute ; à Pâques, elle va communier ailleurs. En santé, elle vient vous entendre ; malade, c’est un autre qu’elle fait appeler. Vous assistez à ses soirées, mais vous n’assistez ni à ses délibérations de famille, ni à ses lits de mort. Vous l’amusez, sans gagner sa confiance ; elle s’extasie devant vos gestes de théâtre, votre voix de chanteur ; mais elle méprise votre rôle d’histrion ; et le pire, c’est qu’elle n’a pas tort ! » 
Ce qui manque vraiment à Eusèbe, c’est la simplicité, l’authenticité … et la conviction ; or « l’éloquence naît de la conviction ».

Aussi publié sur mon site consacré à Adolphe Monod (qui était un ami de Napoléon Roussel); voir ici.