lundi 31 octobre 2016

Les sermons français d’Alexander Morus



La semaine passée, je vous ai parlé de la vie d’Alexander Morus (1616-1670), un prédicateur pas comme les autres. Je viens de mettre ses sermons (de langue française ; il en existe aussi en latin) sur mon petit site (ici). J’en ai trouvé 97 tout de même. Pas mal pour un prédicateur qui n’a pas publié ses sermons de son vivant et qui n’a pas encouragé leur publication posthume.

lundi 24 octobre 2016

Alexander Morus – une petite biographie




Aujourd’hui, je vous propose de faire la connaissance d’un prédicateur réformé français qui a défrayé la chronique plus d’une fois au XVIIe siècle. Sa vie a été assez tragique, et ce malgré un talent sans doute extraordinaire. 

Alexander Morus (ou : More) naît le 25 septembre 1616 à Castres (Languedoc). Son père, d’origine écossaise, y est le principal du collège réformé et aussi pasteur de l’Eglise locale [1].

A l’âge de vingt ans, en 1636, Morus se rend à Genève pour y étudier la théologie. Ses succès sont fulgurants. Il remporte le concours pour devenir professeur de grec dès 1639, en battant Etienne Le Clerc (1599-1676) ; en 1642, il succède à Frédéric Spanheim (1600-1649) comme professeur de théologie [2]. La même année, l’Eglise francophone de Londres lui adresse un appel. En 1645, il est élu recteur de l’académie de Genève.

Dès cette époque et jusqu’à la fin de sa vie, Morus divise les esprits : sa grande éloquence impressionne, mais son attitude hautaine et son comportement à l’égard de la gente féminine font jaser. Sur le plan théologique, Morus penche vers la doctrine de la prédestination telle qu’elle est enseignée par Moïse Amyraut à Saumur, ce qui lui vaut l’inimitié de Spanheim, ardent défenseur des les vues calvinistes classiques.

lundi 17 octobre 2016

Un traité de Napoléon Roussel

Napoléon Roussel (1805-1878) fait partie des pasteurs réformés touchés par le Réveil. Il a cherché à évangéliser la France profonde, notamment par le moyen de traités. En voici un exemple, où Roussel se moque de dérives du catholicisme :


La religion d’argent 



Un riche Écossais, ennuyé du triste et froid climat de sa patrie, était venu s’établir dans un village sur les bords riants de la Loire. Il vivait là paisiblement au sein d’une nombreuse famille, et mettait son plaisir à répandre sur les habitants autant de bienfaits que le lui permettait sa grande fortune. Aussi, les paysans répétaient-ils sans cesse que cet hérétique, comme le nommait leur curé, faisait lui seul plus d’aumônes que n’en versaient tous les troncs de l’église sur les pauvres de la paroisse. Le curé craignit que cette conduite généreuse, en gagnant les cœurs à ce protestant, ne diminuât d’autant leur amour pour la sainte Église catholique. Il entreprit donc de prouver en chaire que tous les hérétiques, tant calvinistes que luthériens, étaient condamnés, pour une éternité, aux flammes de l’enfer. Mais il comprit bientôt que tous ces arguments ne persuaderaient jamais aussi bien ses paroissiens que les libéralités de milord ; aussi résolut-il de changer de batterie et de couper le mal par la racine. Voici le moyen qu’il imagina : il forma le projet de convertir l’Écossais à la foi de la sainte mère l’Église. Dans ce but, il lia connaissance avec lui, ne tarda pas à l’entretenir du danger que courait son âme et à le presser vivement d’entrer dans l’Église, hors de laquelle il n’y a point de salut. Milord, soit pour un motif, soit pour un autre, esquiva longtemps la question. Mais enfin, un jour que tous deux se promenaient dans son jardin bordant le rivage, notre curé reprit sa conversation ordinaire, et fut très étonné d’entendre milord, cette fois, lui dire avec un sourire amical : « Eh bien ! mon cher curé, voyons, parlez-moi un peu de votre religion, afin que je puisse, avant tout bien la connaître. Tenez, asseyons-nous là, ajouta-t-il, en lui montrant un banc de gazon sur le bord de la Loire, et causons ensemble. Il est encore de bonne heure, le soleil se lève, tout est paisible, nous n’avons pas à craindre d’être interrompus. Dites-moi donc d’abord, dans votre religion catholique apostolique et romaine, que faut-il faire pour être sauvé ?  ...

lundi 10 octobre 2016

Souveraine crainte et souveraine confiance



Dans la quatrième section de la première partie de son Abrégé de la théologie, Jacques Saurin (1677-1730) se penche sur une autre vérité que la religion naturelle nous révèle : la toute-puissance de Dieu.

Demande du catéchiste : Quelle est la troisième idée que vous vous formez de la divinité ? 

Réponse du catéchumène : C’est la puissance.

D.     Qu’entendez-vous par la puissance de Dieu ?

R.     J’entends cet attribut qui fait que dès que Dieu veut qu’une chose soit, elle est infailliblement.

lundi 3 octobre 2016

Charles Drelincourt - Dieu a ordonné le temps et la manière de ma mort



Charles Drelincourt nous a déjà révélé deux remèdes contre la frayeur de la mort, à savoir : y penser souvent, pour nous familiariser avec l’idée de notre mort, et s’y attendre à toute heure. Le chapitre neuvième des Consolations nous présente un troisième remède : il s’agit de la pensée que le moment et la manière de notre mort sont fixés par Dieu.