lundi 25 septembre 2017

Un manuscrit de Bossuet


C’est toujours intéressant de pouvoir jeter un coup d’œil dans l’atelier d’un grand prédicateur. Nos traitements de texte modernes ont pour effet de rendre invisibles les différentes versions du sermon ; en revanche, les manuscrits originaux des maîtres du passé, s’ils existent encore et sont accessibles, permettent parfois de visualiser le travail d’élaboration des textes. Je viens de mettre la main sur une reproduction de deux pages d’un sermon que Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704) a donné à plusieurs reprises, d’abord en 1665 et 1666, puis en 1668 et en 1669 [1]. Il s’agit du sermon dit « sur la divinité de Jésus-Christ » (Bibl. Nat. Mss. Fr. 12821, fol. 180 (verso) et 181 (recto)). La reproduction provient du tome V de l’ « Histoire de la langue et de la littérature française » éditée par Louis Petit de Julleville (1841-1900) : 


lundi 18 septembre 2017

David Martin – une petite biographie




David Martin naît à Revel (Haute-Garonne) le 7 septembre 1639. Son père, Paul Martin, semble avoir été consul de la ville à deux reprises [1]. Sa mère est Catherine Cardes (ou Corde). David a au moins un frère du nom de Pierre.

lundi 11 septembre 2017

La composition du sermon selon Jean Claude (1)



Voici le premier chapitre du Traité de la composition d’un sermon de Jean Claude (1619-1687): 

Il y a en général cinq parties dans un sermon : l’exorde, la connexion, la division, la tractation et l’application. Mais parce que la connexion et la division sont des parties qui doivent être extrêmement courtes, on ne doit proprement compter que trois parties : l’exorde, la tractation et l’application. Nous ne laisserons pas pourtant de dire quelque chose de la connexion et de la division.

CHAPITRE   I 
De la connexion 

La connexion est la liaison de votre texte avec les textes précédents, et pour la trouver, il faut bien considérer la suite du discours, et consulter sur cela non seulement les commentaires, mais particulièrement le bon sens, car quelquefois, les commentaires philosophent trop et donnent des liaisons fortes et tirées de trop loin. Il faut éviter celles qui sont de cette sorte, car elles ne sont pas naturelles, et le bon sens découvre quelquefois bien plutôt la suite que ne fait l’étude. J’avoue qu’il y a des textes dont la liaison avec les précédents ne paraît pas d’abord, et alors il faut, ou tâcher de découvrir cette liaison par la force de la méditation, ou prendre celle que les commentaires vous fournissent, et entre plusieurs qu’ils donnent, choisir celle qui vous paraîtra la plus naturelle, ou si l’on n’en trouve point qui soit vraisemblable, le mieux est de n’en faire point. Quoi qu’il en soit, la liaison est une chose sur laquelle il faut très peu insister, parce que c’est une partie sur laquelle les auditeurs ne s’arrêtent presque point, et dont le peuple ne peut tirer que très peu d’instruction.

Quand la liaison peut nous fournir quelques belles considérations pour l’éclaircissement du texte, il la faut mettre dans la tractation, et cela arrive assez souvent. Quelquefois aussi vous en pouvez tirer un exorde, et cela étant, l’exorde et la liaison sont confondus ensemble.

Egalement publié sur mon site Internet (ici).

lundi 4 septembre 2017

François-Léon Réguis – une petite biographie

« On ne cultivait alors en théologie un peu soigneusement que l’art oratoire ; et encore négligeait-on complètement, en ce point, le fonds des idées, puisque à côté de Saurin, on nous donnait une masse de sermonnaires catholiques romains, Massillon, Bourdaloue, Bossuet, Réguis, avec toutes les erreurs que ces prédications recouvraient de leurs belles paroles. »
Ainsi parle Ami Bost (1790-1874), en évoquant l’enseignement de l’homilétique à la faculté de théologie de Genève au début du XIXe siècle. Le moins connu des prédicateurs catholiques étudiés par les futurs pasteurs, c’est sans doute François-Léon Réguis, même si les sociologues l’ont redécouvert dans la seconde moitié du XXe siècle. Nous nous sommes donc intéressés à sa biographie :

A vrai dire, nous savons assez peu de choses sur la vie de (François-)Léon Réguis [1] ; une bonne partie des renseignements le concernant provient des archives départementales [2]. A notre grand regret, nous n’avons pas trouvé de portrait du curé.

Réguis naît le 27 octobre 1725 à Barret-le-Bas (aujourd’hui : Barret-sur-Méouge), une commune située dans le département des Hautes Alpes et appartenant au diocèse de Gap. Il est le fils de Balthazar Réguis [3] et de Marie Bernard [4]. Il a au moins un frère (Balthazar) et une sœur (Agathe).

Réguis fait une licence de théologie à Paris. A seize ans déjà, il prend le titre d’ecclésiastique : il l’ajoute à son nom, dans une signature du 16 janvier 1741, et le 30 mars de la même année, il se qualifie clerc tonsuré [5].

Il est ordonné prêtre sous l’épiscopat de Jacques-Marie de Caritat de Condorcet (1703-1783). Cet évêque résolument antijanséniste occupe le siège épiscopal de Gap de 1741 à 1754, date de son départ à Auxerre. Réguis va le suivre [6], car Mgr de Condorcet l’appelle à la cure de Bonny-sur-Loire (Loiret ; à l’époque dans le diocèse d’Auxerre) en août 1758.                                          

Intérieur de l’église de Bonny-sur-Loire