jeudi 30 mai 2013

Portraits de Jean Monod

Il n’est pas toujours aisé de trouver des portraits des pasteurs protestants français du 19e siècle. La plupart de ces ministres n’appartenaient pas aux couches les plus favorisées de la population qui pouvaient se permettre d’avoir recours aux peintres et graveurs, et la photographie, art plus accessible, n’était pas encore disponible. Nous n’avons pu trouver que deux portraits d’Adolphe Monod, dont un sur son lit de mort, un seul portrait de Louis Meyer, un portrait en ombre chinoise de Charles Scholl, et à ce jour, nous n’avons pas su mettre la main sur un portrait Jean Pédézert. En revanche, il existe un nombre non négligeable de représentations de Jean Monod. En voici une petite collection, sans doute pas exhaustive.

Le premier (« Portrait 1 ») représente Jean à l’âge de vingt-huit ans. Gustave Monod en parle dans son ouvrage La famille Monod
« … sa figure avait une expression agréable qui révélait l’intelligence et la bonté dont il était doué. Le souvenir de sa physionomie a été conservé d’abord par un beau portrait, fait, ainsi que celui de maman, à l’époque de leur mariage, par un très habile peintre, M. Juül à Copenhague. Ces deux portraits, peints à l’huile, de grandeur naturelle, ont une réelle valeur artistique ; ils en avaient aussi une très grande comme ressemblance. Plusieurs copies en ont été faites par Juül pour divers membres de la famille de Coninck. J’ai le bonheur de posséder les originaux. »

En voici un grossissement :


Et voici une des copies, dont on trouve une reproduction dans l’ouvrage de Gustave Monod (page 49) :

Le Temple de l’Oratoire semble posséder une copie du « Portrait 1 » :


Nous disposons également d’un portrait reproduit dans l’ouvrage Cent cinquante ans après, édité par par Julien, François et Bernard Monod en 1943 (« Portrait 2 »). La légende précise que le portrait a été réalisé « d’après un dessin de Mlle Mu[n]ier-Romilly de 1821 ». En 1821, Jean avait 56 ans, mais l’homme sur l’image semble plus jeune. Peut-être le dessin avait-il été réalisé bien plus tôt ?


Dans le Bulletin de la société de l’histoire du protestantisme, avril-juin 1936, on trouve une « gravure d’après un dessin de Mlle Caroline d’Ocagne, de 1826 » (« Portrait 3 »). Ce portrait semble avoir été fait à la même époque que le précédent. On a du mal à imaginer qu’il montre Jean Monod à l’âge de 61 ans.


Dans son ouvrage La famille Monod, Gustave Monod évoque un autre portrait (« Portrait 4 ») :
« Un second portrait de papa, à l’époque de sa maturité, a été fait par Mme Munier, artiste célèbre, à Genève. Il a été reproduit par la gravure et je possède encore quelques exemplaires de cette gravure. »
L’ouvrage comporte une reproduction de ce portrait (page 127):


La légende dit : « Jean Monod à l’âge de 56 ans. D’après Mme Munier-Romilly ».

Il semble donc y avoir une certaine confusion concernant les dates et les origines de ces portraits. Selon nous, la datation de Gustave Monod devrait être la bonne et « Portrait 2 » et « Portrait 3 » montrent Jean Monod à une date intermédiaire.

Enfin, nous avons trouvé sur Internet une photo non datée d’Achille Bouis, photographe à Montauban (« Portrait 5 »). S’il s’agit vraiment d’une image de Jean, on ne peut que constater une grande ressemblance avec son fils Billy.

mardi 21 mai 2013

Gustave Monod sur la famille Monod


Gustave Monod (1803-1890)

L’ouvrage « La famille Monod » que Gustave Monod a publié peu de temps avant de mourir est un livre indispensable pour quiconque veut approfondir sa connaissance de cette famille. L’auteur, l’un des « Douze », un chirurgien renommé, a entrepris de rassembler un grand nombre de renseignements sur les ancêtres, sur ses parents – Jean Monod et Louise-Philippine de Coninck – ainsi que sur les enfants du couple et leur descendance. Le ton est peut-être un peu trop hagiographique quand Gustave aborde ses parents et grands-parents, mais dans l’ensemble, il s’agit d’une mine de renseignements extrêmement précieuse.

Vous pouvez télécharger, soit la version facsimile, trouvée sur archive.org, soit une version scannée et mise en page par mes soins. Cette dernière a l’avantage de permettre des recherches.

Aussi publié sur mon site consacré à Adolphe Monod (ici).

Gustave Monod on the Monod family


Gustave Monod (1803-1890)

The book “La famille Monod” (“The Monod family”), which Gustave Monod has published shortly before his death, is an indispensable source of information for whoever wants to deepen his knowledge on this family. The author, one of the “Twelve”, a renowned surgeon, has collected a lot of information on his ancestors, on his parents – Jean Monod and Louise-Philippine de Coninck – as well as on his brothers and sisters and their offspring. When Gustave talks about his parents and grandparents, he may well be a little too hagiographic but all in all his book is invaluable for its wealth of information.

You can download a facsimile version, found on archive.org, or a document in modern layout, which has the advantage of being searchable.

Also published on my Adolphe Monod website (here).

Gustave Monod über die Familie Monod


Gustave Monod (1803-1890)

Das Werk „La famille Monod“ („Die Familie Monod“), das Gustave Monod kurz vor seinem Tod veröffentlicht hat, ist ein unentbehrliches Buch für all jene, die diese Familie näher kennenlernen möchten. Der Autor, einer der „Zwölf“ und ein bekannter Chirurg, hat eine Fülle von Information zu seinen Vorfahren, seinen Eltern – Jean Monod und Louise-Philippine de Coninck – seinen Geschwistern und deren Nachkommen zusammengetragen. Der Ton ist vielleicht etwas zu hagiographisch, wenn Gustave von seinen Eltern und Großeltern spricht, aber alles in allem handelt es sich um ein extrem wertvolles Dokument.

Sie können die Faksimile-Version (auf archive.org gefunden) oder eine von mir gescannte und mit modernem Layout versehene Fassung laden. Letztere hat den Vorteil, daß sie Wortsuchen zuläßt. 

Auch auf meiner Adolphe-Monod Website veröffentlicht (hier).

Adolphe Monod – The Misery of Man (updated)


May 2013: As of now an English translation and an audio recording of the latter are available.

This sermon is a beautiful example of truly evangelical preaching, completely in line with the values of the Awakening. It is the first part of a series of two sermons that should not be separated.

Context

This sermon partially stems from Monod’s period in Naples, where he was the pastor of the French-speaking church. It is is also the period during which he made a conversion experience. The sermon has been elaborated during his stay in Lyon and bears its marks. As a matter of fact, the young convert soon entered in conflict with the local church and its council, both of which adhered to the Enlightenment religiosity, which insisted on the pursuit of virtue and had completely abandoned salvation by grace, which the Reformation had rediscovered. Several of Monod’s remarks, and in particular the portrait of the “virtuous sinners” appear to be directed at this audience of respectable citizens who were proud of their achievements and thought that a life without scandal could open the gates of paradise to them.

Contents

This sermon aims at explaining and exposing the first part of Romans 11.32: For God has bound everyone over to disobedience … Monod explains that everyone encompasses both Jews and Non-Jews, of all times. He shows that there is a parallel text in Galatians 3.22 that allows to establish that disobedience here has to be understood as referring to sin. Finally, he asserts that the binding over to sin means that God has declared all men to be sinners. He thus reformulates the verse as follows: “God has declared that every man, in his natural state, is a sinner.”

Monod then justifies the apparent harshness of his assertions. Very much like a doctor, he wishes to administer a radical message in order to heal, rather than reassuring the sick by false securities.

He then goes on to explain the notion of sin, which must not be confused with vice. Man is a sinner because he has missed the goal his Creator had fixed for him, which is to love God more than anything else. This commandment is affirmed both in the Old and in the New Testament. As a matter of fact, the Bible teaches that man has failed; it is not the isolated texts cited by Monod that contain this teaching, but the Bible as a whole makes this assertion. Monod in particular refers to the first three chapters of Romans, which establish this doctrine with great clarity.

Monod then answers the objection according to which some texts only concern the people of Paul’s time. He warns against “that terrible error” that consists in adding to and subtracting from the Bible (see Revelation 22.18 et seq.) “under pretext of abstracting from our faith all that is unreasonable”.

Although he is certain of the biblical foundations of his assertion and their authority, Monod endeavours to demonstrate that reason itself comes to the same conclusions. God, both as the perfect being and in his dealings with mankind, is supremely worthy of love. Whatever is lovable has its origins in him; whoever goes to the origins of such things has to acknowledge that God must be the foremost object of our love. Any man who abandons this love is like a planet leaving its orbit around the sun, which exposes it to dreadful consequences.

Monod then shows that man does not at all come up to these expectations, loving other things more than God. The preacher draws a portrait of what the attitude towards God of an ideal Christian would be, thereby highlighting how far his listeners are away from this ideal. We do not love God as we should; all we do offer him is some “cold esteem”.

Monod then develops an intriguing typology of sinners. According to him, men are either “worldly sinners” who put their love on material things, or, which is less frequent, “affectionate sinners”, who love their family and friends over all, or, which is even more rare, “virtuous sinners” (!) who offer their greatest love to their duties and the requirements of their conscience. How many offer their first love to God? Following Paul, Monod finds that there is “none, not even one”.

The preacher invites his audience to open themselves to these assertions of Scripture and to let their conscience be troubled by them, which will make them receptive to God’s mercy.

The sermon ends accordingly with a prayer.

Structure

The structure of the sermon is rather simple.

The introduction is very short, i.e. it is contained in a single sentence (“The man who thoroughly understands this single verse has the key to the whole Bible”) This is extremely concise but quite efficient – who would not want to have the key to the entire revelation of Scripture?

The main part of the sermon is divided in three balanced parts: (1) exposition of the biblical teaching; (2) confirmation by what reason finds; (3) the types of sinners to which we belong, which brings us back to the biblical assertion according to which all men have gone astray.

A prayer forms the conclusion.

Rhetorical elements

Monod is not very much into rhetorical effects. He sometimes likes to repeat expressions: for instance, when defending the universality of biblical teaching, he repeats “If man is not in this condition of disorder …” three times in three successive sentences, and when he insists on the fact that his listeners are far from having the appropriate attitude towards God, he repeats “it is not true” not less than six times in six successive sentences. All of this is very unspectacular, from a rhetorical point of view.

Why this sermon matters

This sermon is fundamental in that it establishes the basis of the doctrine of sin held by Monod. It was the basic discovery underlying his conversion that one has to distinguish sin and vice. Monod thus attacks the concept of sin of Enlightenment Christianity and returns to the concept of sin as we find it exposed in particular in Paul’s writings.

The sermon also contains a powerful rebuttal of the liberal approach, which establishes human reason as judge of Scripture and feels free to abandon whatever is found not to comply with the requirements of reason. Monod contradicts Bultmann by anticipation and shows a very profound respect for Scripture: “When the Word of God thus explains itself, I do not need for myself any other authority.”

Weaknesses

I have the impression that Monod to some extent violates the verse on which his sermon is based when he asserts that God’s binding over to disobedience has to be understood as God’s declaration that man is a sinner. The idea that God makes declarations on man’s state underlies the biblical concept of justification (wherein God declares the believers to be righteous), and it may well be legitimate to presuppose an analogous declaration with respect to sin, but I cannot really find this idea in Romans 11.32, which rather suggests that God has decided to let man delve into his sin (see Romans 1.28: … God has given them over …). In contrast to justification, there is no need to declare man to be a sinner, his actions clearly manifest that he is. When Monod says that “it would be as unnecessary as it is easy to prove by all the Bible that [the expression “God has bound everyone over to disobedience »] does not mean that God constrains men to sin, but that He declares them to be sinners” he does not administer this proof ; as a matter of fact, he appears to introduce an element that is foreign to the verse he comments, which is questionable on behalf of a preacher who intends to be faithful to the Scriptures.

Other observations

This sermon provides a first example of a feature that is characteristic for Adolphe Monod: the use of illustrations from the world of the physical sciences. He compares man’s rebellion against God to a planet that leaves its orbit around the sun.

NB: This review, the original text and a facsimile, an English translation as well as an audio recording of the translation are available on my Adolphe Monod website (here).

mardi 14 mai 2013

Adolphe Monod – Des Menschen Elend (aktualisiert)


Mai 2013: Ab sofort stehen eine deutsche Übersetzung dieser Predigt und eine Aufnahme derselben zur Verfügung.
 
Die Übersetzung laden

Diese Predigt ist ein schönes Beispiel einer zutiefst evangelischen Predigt, die den Werten der Erweckungsbewegung entspricht. Genauer gesagt, handelt es sich um den ersten Teil einer zweiteiligen Serie.

Der Kontext

Die Anfänge dieser Predigt reichen bis in die Zeit zurück, als Monod Pastor der französischsprachigen Kirche in Neapel war. Während dieser Zeit hatte er ein Bekehrungserlebnis. Die Predigt wurde während seiner Zeit in Lyon bearbeitet und trägt ganz offensichtlich die Spuren dieser Zeit. In der Tat kam es damals zum Konflikt zwischen dem frischbekehrten Pastor einerseits und der Kirche und ihrem Rat andererseits. Letztere vertraten die religiösen Überzeugungen der Aufklärung, die der Tugendhaftigkeit eine zentrale Stelle zuschrieb und die von der Reform wiederentdeckte „Erlösung durch Gnade“ völlig verdrängt hatte. Gewisse Bemerkungen, und insbesondere die Erwähnung der „tugendhaften Sünder“, scheinen direkt auf die gutbürgerlichen Zuhörer abzuzielen, die stolz auf ihre Tugend waren und dessen gewiß, daß sie ihnen die Tore zum Paradies öffnen würde.

Inhalt

Die Predigt will den ersten Teil von Römer 11.32 (Gott hat alle in den Ungehorsam eingeschlossen, …) herausstreichen und erklären. Monod zeigt, daß das Wort alle sowohl auf die Juden als auch die Heiden aller Zeiten abzielt und, mit Bezug auf Galater 3.22, daß Ungehorsam hier für die Sünde steht. Schließlich behauptet er, daß das Einschließen sich auf eine Erklärung Gottes bezieht, was es ihm ermöglicht, den Vers folgendermaßen neu zu formulieren: „Gott hat erklärt, daß jeder Mensch in seinem natürlichen Zustand ein Sünder ist.“

Danach rechtfertigt Monod die scheinbare Härte seiner Worte. Er möchte seine radikale Botschaft so wie ein Arzt verabreichen, um eine Heilung zu erreichen, anstatt den Kranken mit falschen Beruhigungen einzulullen.

Monod erklärt dann den Begriff der Sünde, der nicht mit dem des Lasters verwechselt werden darf. Der Mensch ist Sünder, da er das Ziel, das Gott ihm gesteckt hatte, verfehlt hat, nämlich Gott  über alles zu lieben. Dieses Gebot findet sich sowohl im Alten als auch im Neuen Testament. Die Bibel stellt fest, daß der Mensch gescheitert ist, und zwar nicht nur in den Schlüsseltexten, die Monod zitiert, sondern in ihrer Gesamtheit. Monod bezieht sich ganz besonders auf die drei ersten Kapitel des Römerbriefs, die diese Lehre mit großer Klarheit zum Ausdruck bringen.

Monod geht daraufhin auf den Einwand ein, diese Texte beträfen nur die Zeitgenossen des Paulus. Er warnt seine Zuhörer vor „jenem fürchterlichen Mißbrauch“, der darin besteht, zur Schrift etwas hinzuzufügen oder aus ihr etwas wegzunehmen (Ap 22.18), „unter dem Vorwand, den Glauben von all dem zu befreien, was den Ansprüchen der Vernunft nicht genügt“.

Obwohl er sich der biblischen Basis für seine Behauptungen und ihrer Autorität gewiß ist, versucht Monod noch zu zeigen, daß die Vernunft selbst zu denselben Schlußfolgerungen gelangt. Gott, sowohl in der Vollkommenheit seines Wesens als auch in seiner Beziehung zu den Menschen, ist in höchstem Maße unserer Liebe würdig. Alles, was liebenswert ist, hat seinen Ursprung in ihm, sodaß jeder, der die Quelle dieser Dinge sucht, nur feststellen kann, daß Gott das erste Objekt unserer Liebe sein muß. Der Mensch, der diese Liebe aufgibt, gleicht einem Planeten, der seine Bahn um die Sonne verläßt, was dramatische Folgen für ihn nach sich zieht.

Monod zeigt danach auf, daß der Mensch sich diesen Rufes als keineswegs würdig erweist: er liebt andere Dinge mehr als Gott. Der Prediger zeichnet das Bild eines idealen Christen in seiner Beziehung zu Gott, was es ihm erlaubt, darzulegen, wie sehr seine Zuhörer von diesem Ideal entfernt sind. Wir lieben Gott nicht so, wie wir es müßten, wir haben für ihn bestenfalls eine „kalte Achtung“.

In diesem Zusammenhang liefert uns Monod eine bemerkenswerte Darstellung der verschiedenen Arten von Sündern. Für ihn sind die Menschen entweder „weltliche Sünder“, die ihre Liebe den Dingen dieser Welt widmen, oder – was weniger oft vorkommt – „warmherzige Sünder“, die vor allem ihre Familie oder ihren Freundeskreis lieben, oder aber sie zählen zu den – noch selteneren – „tugendhaften Sündern“ (!) deren Liebe ihrer Pflicht und den Forderungen ihres Gewissens gilt. Wie viele schenken ihre erste Liebe Gott? Gemeinsam mit Paulus findet Monod, daß „keiner, nicht auch nur ein einziger“ dieses Ziel erreicht.

Der Prediger fordert seine Zuhörer auf; sich dieser Feststellung der Schrift gegenüber zu öffnen und sich von ihren schmerzhaften Behauptungen erschüttern zu lassen. Nur so werden sie für das Erbarmen Gottes empfänglich werden können.

Die Predigt schließt mit einem Gebet in diesem Sinne.

Aufbau

 Die Predigt hat einen ziemlich einfachen Aufbau.

Die Einleitung ist so kurz wie nur irgend möglich, sie beschränkt sich auf einen einzigen Satz („Wer nur diesen Vers der Bibel richtig verstünde, der hätte den Schlüssel zur ganzen Bibel.“). Das ist kurz, aber effizient – wer hätte nicht Lust darauf, den Schlüssel zur gesamten biblischen Offenbarung zu besitzen?

Die eigentliche Predigt besteht aus drei recht ausgewogenen Teilen: (1) Darstellung der biblischen Lehre; (2) Bestätigung durch die Befunde der Vernunft; (3) die Arten von Sündern, die wir sind, was uns zurück zur biblischen Feststellung bringt, daß alle Menschen Schiffbruch erlitten haben.

Der Schluß ist als Gebet gehalten.

Rednerische Elemente

Monod führt uns kein Feuerwerk rednerischer Effekte vor. In die Augen fallen vor allem zwei deutliche Wiederholungen. In seiner Verteidigung der Allgemeingültigkeit der biblischen Lehre wiederholt der Prediger dreimal, in drei aufeinanderfolgenden Sätzen, „Wenn der Mensch nicht in dieser Unordnung lebt …“, und als er darauf besteht, wie sehr seine Zuhörer von der rechten Beziehung zu Gott entfernt sind, hören wir nicht weniger als sechsmal in sechs aufeinanderfolgenden Sätzen sagen: „Es ist nicht wahr …“. Alles in allem, handelt es sich hier um eine sehr geläufige Vorgehensweise.

Bedeutung dieser Predigt

Diese Predigt ist von großer Bedeutung, da sie die Grundlage von Monods Sündenlehre darlegt. Bei seiner Bekehrung hatte Monod begriffen, daß man die Sünde im biblischen Sinn nicht mit dem Laster verwechseln darf. In diesem Sinne bekämpft Monod die Idee der Sünde, wie sie vom Aufklärungschristentum verstanden wurde, und kehrt zu dem Begriff zurück, den wir insbesondere bei Paulus finden.

Die Predigt enthält auch eine regelrechte Abrechnung mit der liberalen Exegese, die sich zum Richter über die Schrift macht und es sich erlaubt, das aus der Schrift herauszuschneiden, was der Vernunft nicht auf Anhieb gefällt. Monod zeigt hier seine tiefe Ehrfurcht vor der Bibel: „Wenn das Wort Gottes sich derart ausgesprochen hat, brauche ich jedenfalls keine andere Autorität.“

Schwächen

Mir scheint, daß Monod dem Vers, auf den er seine Predigt aufbaut, Gewalt antut, wenn er sagt, daß das Einschließen in die Sünde so verstanden werden muß, daß Gott den Menschen zum Sünder erklärt. Die Vorstellung, daß Gott Erklärungen zum Zustand des Menschen abgibt, findet sich in der Tat im biblischen Konzept der Rechtfertigung (in der Gott den Glaubenden als gerecht erklärt), und es mag wohl angehen, eine entsprechende Erklärung der Sünde zu vermuten, aber es scheint mir zweifelhaft, daß Römer 11.32 auf eine solche Erklärung abzielt. Dieser Text scheint vielmehr zu sagen, daß es Gott zugelassen hat, daß der Sünder sich in seiner Sünde verstrickt (vgl. Römer 1.28: … lieferte sie Gott aus …). Im Gegensatz zur Rechtfertigung besteht keinerlei Notwendigkeit, den Menschen zum Sünder zu erklären, seine Handlungen machen von selbst klar, daß er es ist. Wenn Monod sagt, daß „ebenso überflüssig wie leicht [sei], durch die ganze Schrift zu beweisen, daß [der Ausdruck, „Gott habe die Menschen in der Sünde eingeschlossen“] nicht bedeutet, daß Gott die Menschen zur Sünde gezwungen hat, sondern daß er erklärt hat, daß sie Sünder sind“, bleibt er nicht nur den Beweis schuldig; er scheint mir vielmehr ein Element, das dem Vers fremd ist, einzuführen, was wenig glorreich für einen Prediger ist, der die Treue zur Schrift auf sein Banner geschrieben hat.

Andere Besonderheiten

Diese Predigt zeigt eine Besonderheit Monods, die wir auch anderswo zu sehen bekommen, und zwar seine Liebe zu Bildern aus den Naturwissenschaften. Im gegenwärtigen Fall handelt es sich um das Bild eines Planeten, der seine Umlaufbahn um die Sonne verlassen hat.


PS: Diese Besprechung, der Originaltext und ein Facsimile, eine Übersetzung und eine Aufnahme derselben stehen auf meiner Adolphe Monod Website zur Verfügung (hier).

jeudi 9 mai 2013

André Encrevé sur Adolphe Monod



André Encrevé (1942-) est un historien français et probablement l’un des plus grands spécialistes du protestantisme réformé français du 19ème siècle. Agrégé d’histoire, il a été attaché de recherche au CNRS (1969-1975), puis maître de conférences d’histoire contemporaine à l’Université de Reims (1975-1988). Il a terminé sa carrière à l’Université Paris 12 (1997 à 2007). Dans sa thèse de doctorat « Protestants français au milieu du XIXe siècle. Les réformés de 1848 à 1870 », Genève, Labor et Fides, 1986, p. 125s, on trouve un petit portrait d’Adolphe Monod :

« … Fils du pasteur Jean Monod, étudiant en théologie à Genève, pasteur de la colonie française de Naples – où, suivant la tradition révivaliste originelle, il se « convertit » brusquement –, il devient ensuite pasteur à Lyon. Il y entre assez vite en conflit avec le consistoire (qu’il préside dans un premier temps et que préside ensuite J. Martin-Paschoud) en raison de ses conceptions dogmatiques, mais aussi à cause de son caractère intransigeant. A l’issue d’une longue querelle, il est destitué par le consistoire en 1831. Il reste alors à Lyon, comme pasteur d’une petite communauté indépendante. Mais ce ministère ne semble pas lui convenir. Dès 1836 ses amis obtiennent sa nomination comme professeur à la faculté de Montauban, ce qui marque son retour dans l’Eglise officielle. Son enseignement l’amène d’ailleurs à modifier quelque peu ses options dogmatiques. Il nuance, par exemple, ses affirmations antérieures sur l’inspiration plénière des Ecritures. Il quitte Montauban en 1847 pour venir à Paris comme suffragant du pasteur Juillerat. Plus que son originalité doctrinale, qui est faible, son éloquence le rend rapidement célèbre. Elle nous paraît aujourd’hui bien surannée ; trop marquée par la grandiloquence ; mais elle est alors unanimement louée, et elle lui vaut un réel succès « parisien » (quand il prêche, le temple de l’Oratoire est trop petit pour accueillir tous les auditeurs qui s’y pressent). … »

Dans l’ouvrage collectif, « L’Oratoire du Louvre et les protestants parisiens », Genève, Labor et Fides, 2011, p. 121s, Encrevé écrit, toujours à propos d’Adolphe Monod :

« … Bien qu’il soit avant tout un pasteur, à Paris la plus grande partie de son activité est orientée vers la prédication. Et il est vrai qu’il y remporte un grand succès, qui le fait connaître (à l’instar d’A. Coquerel) bien au-delà de la simple communauté protestante. Paul Stapfer l’évoque en ces termes :
J’ai vu le grand temple de la rue Saint-Honoré, l’Oratoire (…) profondément silencieux, bien qu’il fût rempli de monde assis et debout jusque sur les marches de la chaire et jusque dans les tribunes des étages supérieurs ordinairement désertes (…). Ce qui était frappant c’est le silence d’avant et d’après, le silence d’attente d’abord et ensuite le silence de l’effet produit.
Certes, nous avons tendance aujourd’hui à trouver son éloquence surannée ; d’autant plus qu’il n’hésite pas à tenter de provoquer l’émotion, et même la crainte chez ses auditeurs ; Michelet disait de lui : « Tous ceux qui l’ont entendu en tremblent encore. » Il reste qu’elle est particulièrement appréciée par ses contemporains. E.G. Léonard l’appelle « la voix du Réveil » et affirme que d’autres « ont parlé au nom du Réveil avec puissance et autorité (…) mais aucun ne s’est acquis une telle audience ». Mais, à Paris, son ministère dure peu de temps, puisqu’il meurt en 1856. »

Aussi publié sur mon site consacré à Adolphe Monod (ici).

André Encrevé on Adolphe Monod



André Encrevé (1942-) is a French historian and probably one of the best specialists of the Reformed Church of France during the 19th century. Having graduated in history, he has been a researcher at the CNRS (1969-1975) and then lecturer in modern history at the university of Reims (1975-1988). He terminated his professional career at a university in Paris (1997-2007). In his doctoral thesis “Protestants français au milieu du XIXe siècle. Les réformés de 1848 à 1870 ”(“French protestants of the 19th century. The Reformed from 1848 to 1870”, Geneva, Labor et Fides, 1986, p. 125 et seq., we find a short portrait of Adolphe Monod:

*** My translation of the French original ***

“… Son of pastor Jean Monod, student of divinity in Geneva, pastor of the French colony in Naples – where he suddenly “converted”, following the original revivalist tradition – he then became pastor in Lyon. He soon entered in conflict with the Church council (which he presided before J. Martin-Paschoud became its president) because of his dogmatic beliefs but also because of his uncompromising character. After a long fight, he was finally revoked by the Church council in 1831. He stayed in Lyon and became the pastor of a small community of dissenters. But this ministry appears not to suit him. In 1836 his friends obtain his call as professor to the faculty of Montauban, which marks his return to the national Church. Incidentally, his teaching activities lead Monod to adopt a somewhat different doctrinal stance. For instance, he qualifies his former assertions on the plenary inspiration of Scripture. In 1847, he leaves Montauban for Paris, where he becomes suffragan pastor assisting pastor Juillerat. It is not so much his doctrinal originality – which is limited – but his eloquence that makes him famous very rapidly. Nowadays we find it quite out-dated and too grandiloquent, but in his days it was unanimously praised; he was quite successful in Paris (when he preached, the Temple de l’Oratoire was too narrow for all those who came to hear him. …”

In the collecive work “L’Oratoire du Louvre et les protestants parisiens” (“The Louvre Oratory and the protestants of Paris”), p. 121 et seq., Encrevé adds the following remarks on Adolphe Monod:

*** My translation of the French original ***

“… Although he was above all a pastor, most of his activity on Paris is centred on preaching. And indeed he is very successful and makes himself a name (very much like A. Coquerel) well beyond the protestant community. Paul Stapfer refers to him as follows:
I have seen the great Temple of Saint-Honoré street, the Oratory […] in profound silence, although it was full of seated and standing people, right until the steps of the pulpit and up to the galleries of the upper storeys, which were normally empty […]. I was struck by the silence before and after [the sermon], first the silence of expectation and then the silence produced by the sermon.
Today we definitely tend to find his eloquence out-dated, all the more so because he does not hesitate to try to provoke emotions and even fear in his listeners. Michelet said of him: “Whoever has heard him still trembles.” This being said, his eloquence was particularly appreciated by his contemporaries. E. G. Léonard calls him “the voice of the Awakening” and asserts that “others have spoken in the name of the Awakening with power and authority […] but none has had gained such an audience”. His ministry in Paris, however, is short, because he dies in 1856.”

Also published on my Adolphe Monod website (here).

André Encrevé über Adolphe Monod



André Encrevé (1942-) ist ein französischer Historiker und vermutlich einer der besten Kenner der reformierten Kirche Frankreichs des 19. Jahrhunderts. Nach einem Abschluß in Geschichte war er von 1969 bis 1975 Forscher am CNRS und anschließend Dozent für Geschichte an der Universität Reims (1975-1988). Er hat seine berufliche Laufbahn an einer Pariser Universität abgeschlossen (1977-2007). In seiner Doktorarbeit „Protestants français au milieu du XIXe siècle. Les réformés de 1848 à 1870“ (Die französischen Protestanten in der Mitte des 19. Jahrhunderts. Die Reformierten von 1848 bis 1870), Genf, Labor et Fides, 1986, p. 125f, findet man folgendes Porträt von Adolphe Monod:
*** Meine Übersetzung des französischen Originaltexts ***

„ ... Der Sohn des Pastors Jean Monod, Theologiestudent in Genf, Pastor der französischen Kolonie von Neapel – wo er sich, der ursprünglichen Erweckungstradition folgend, plötzlich „bekehrte“ – wird im Anschluß daran Pastor in Lyon. Er gerät ziemlich schnell in Konflikt mit dem Kirchenrat (dem er als Präsident vorsteht bevor J. Martin-Paschoud diese Stelle übernimmt), und zwar wegen seiner dogmatischen Vorstellungen, aber auch wegen seines kompromißlosen Wesens. Nach einer langen Auseinandersetzung wird er schließlich im Jahr 1831 vom Kirchenrat abberufen. Er bleibt vorerst in Lyon, und zwar als Pastor einer kleinen Freikirche. Aber dieses Amt scheint ihm nicht zu behagen. Im Jahr 1836 erreichen seine Freunde, daß er als Professor an die Fakultät von Montauban berufen wird, was seine Rückkehr in die Amtskirche besiegelt. Seine Lehrtätigkeit führt ihn übrigens dazu, seine dogmatischen Überzeugungen ein wenig zu ändern. So differenziert er seine früheren Aussagen zur vollen Inspiration der Heiligen Schrift. Er verläßt Montauban im Jahr 1847 und wird Suffragan von Pastor Juillerat in Paris. Es ist nicht so sehr die Originalität seiner Lehre – die wenig spektakulär ist – sondern vielmehr seine Beredsamkeit die ihn schnell berühmt macht. Sie scheint uns heute ziemlich überholt und viel zu geschwollen, aber zu seiner Zeit wurde sie einstimmig gepriesen und sein Erfolg in Paris ist bemerkenswert (wenn er predigt, ist der Temple de l’Oratoire zu eng, um alle, die ihn hören wollen, aufzunehmen). ...“

Im Sammelband „L’Oratoire du Louvre et les protestants parisiens“ (Das Louvre-Oratorium und die Pariser Protestanten),Genf, Labor et Fides, 2011, p. 121f, schreibt Encrevé noch folgendes über Adolph Monod:

*** Meine Übersetzung des französischen Originaltexts ***

„Obwohl er vor allem Pastor ist, widmet er in Paris den größten Teil seiner Zeit der Predigt. Und in der Tat ist er dabei sehr erfolgreich und macht sich über die protestantische Gemeinde hinaus einen Namen (so wie auch A. Coquerel). Paul Stapfer sagt folgendes über ihn:
Ich habe den großen Tempel in der Saint-Honoré-Straße, das Oratorium [...] mucksmäuschenstill erlebt, obwohl er vollgepackt war mit sitzenden und stehenden Menschen, bis zu den Stufen vor der Kanzel hin, und bis zu den Tribünen der oberen Stockwerke hinauf, die normalerweise leer sind [...]. Die Stille davor und danach war bemerkenswert; zuerst die Stille der Erwartung, und dann die Stille der Wirkung der Predigt.
Es stimmt schon, daß wir heute dazu neigen, seine Beredsamkeit überholt zu finden, und dies umso mehr, weil er nicht davor zurückschreckt, zu versuchen, die Ergriffenheit, ja sogar die Angst bei seinen Zuhörern heraufzubeschwören. Michelet sagte von ihm: „Alle, die ihn gehört haben, zittern heute noch.“ Dessen ungeachtet war er zu seiner Zeit ganz besonders geschätzt. E. G. Léonard nennt ihn „die Stimme der Erweckungsbewegung“, und er behauptet daß andere „kraftvoll und mit großer Autorität im Namen der Erweckung gesprochen“ haben, aber daß „kein anderer eine vergleichbare Zuhörerschaft“ hatte. Sein Dienst in Paris war aber von kurzer Dauer, da er 1856 stirbt.“

Auch auf meiner Adolphe Monod Website veröffentlicht (hier).

samedi 4 mai 2013

Michel Le Faucheur – une petite biographie



Michel Le Faucheur naît à Genève vers 1585, dans une famille pieuse de réfugiés français, probablement originaires de La Rochelle et appartenant à la classe moyenne. Son père, du même nom, et sa mère, Suzanne Ladoise, ont quatre enfants : Michel, Jérémie, Samuel et Suzanne.

Son enfance est rude et marquée par la piété austère huguenote. Il étudie la théologie sous des maitres illustres, tels que Théodore de Bèze (1519-1605) et acquiert une solide connaissance, non seulement du latin, du grec et de l’hébreu, mais aussi du syriaque. Son aisance linguistique lui permet de bien connaître les auteurs de l’antiquité ainsi que les pères grecs et latins.

Ses talents théologiques considérables lui valent une nomination comme pasteur à l’église de Dijon (Bourgogne) alors qu’il n’a que 18 ans. En 1607, il accepte un poste à Annonay (Ardèche) sans avoir reçu un congé régulier de l’Eglise de Dijon, ce qui lui vaut une plainte au synode national de La Rochelle de la même année. En 1609, il se rend à Paris et prêche trois fois à Charenton. Ces prêches sont remarqués et on rapporte même que « quand il vint à sa péroraison, il tira les larmes des yeux de la plupart de ceux de l’assistance, même de ceux de M. de Sully, encore que les componctions en ceux de sa qualité soient fort rares ». Il n’est donc pas étonnant que plusieurs Eglises se disputent ce pasteur dont la réputation oratoire se répand, y compris dans le Midi, où il prêche à l’occasion de visites chez sa sœur, mariée à Montpellier.

Malgré son jeune âge, la province du Vivarais l’envoie siéger à l’assemblée politique du parti protestant à Saumur en 1611 (suite à l’assassinat de Henri IV en 1610) puis au synode de Privas en 1612. Lors de ce synode, on débat d’ailleurs de son récent départ d’Annonay. En effet, dans des circonstances quelque peu troubles, l’Eglise de Montpellier a réussi à le débaucher. Elle se voit réprimandée par le synode, mais on laisse Le Faucheur continuer son ministère à Montpellier. Il y exerce non seulement la fonction de pasteur, mais aussi de professeur de théologie à la faculté locale, qui est florissante à cette époque. Comme la plupart des pasteurs de cette époque, il doit soutenir des joutes théologiques avec des représentants de l’Eglise catholique, et notamment avec l’évêque de Montpellier.

En 1620, Le Faucheur représente le Bas Languedoc au synode national d’Alès.

En 1623, le Parlement de Toulouse prend un arrêté interdisant la prédication aux ministres d’origine étrangère. Le Faucheur monte à Paris pour demander au roi, Louis XIII, d’invalider cet édit. Il obtient gain de cause. En cette même année, il participe comme représentant du Bas Languedoc au synode national de Charenton et se voit élu secrétaire.

Peu après, il répond favorablement à l’invitation du consistoire de Nîmes qui lui demande d’apaiser les protestants de la ville. Il réussit à les convaincre qu’un soulèvement nuirait à leur cause, ce qui retarde leur ralliement à la révolte du duc Henri II de Rohan (1579-1638).

En 1626, Le Faucheur représente le Bas Languedoc au synode national de Castres, qui le charge de rédiger la réfutation d’un écrit du cardinal Jacques Davy du Perron (1556-1618) – un ancien calviniste converti au catholicisme – sur l’Eucharistie.

En automne 1632, Le Faucheur est convoqué par le cardinal Richelieu (1585-1642) qui se trouve dans le Midi avec Louis XIII et qui cherche à gagner le pasteur à sa cause. Le Faucheur refuse les 10 000 francs offerts par le cardinal, ce qui lui vaut une interdiction de prêcher – c’est une épreuve très douloureuse pour le pasteur.

Paul Cabanac pense que Le Faucheur dessert néanmoins l’Eglise de Moncornet (Picardie) « trop petite et trop éloignée de Paris pour que le cardinal en prit ombrage » entre 1631 et 1636.

Quoi qu’il en soit, le pasteur interdit multiplie les tentatives pour obtenir son rétablissement, mais, dans un premier temps, il n’obtient que de vaines promesses.

En 1635, Le Faucheur fait partie d’une délégation de plusieurs pasteurs réformés qui rendent visite à Hugo Grotius (1583-1645), fraichement nommé ambassadeur de Suède en France, pour l’inviter à prendre la Cène à Charenton, ce qui est possible pour un luthérien depuis les synodes d’Alès (1620) et de Charenton (1631). Grotius hésite à répondre favorablement à cette invitation mais finit par ne pas l’honorer, apparemment parce que les ministres reformés refusent de le recevoir dans sa qualité d’ambassadeur.

Un concours de circonstances conduit Le Faucher à prêcher à Charenton en 1636 ; par la suite, il sert cette Eglise pendant vingt ans, jusqu’à sa mort. Il a pour collègues Jean Mestrezat (1592-1657), Jean Daillé (1594-1670) et Charles Drelincourt (1595-1669).

En 1637, Le Faucheur intervient au synode national d’Alençon en faveur d’une solution paisible dans l’affaire concernant le théologien Moïse Amyraut (1596-1664) et le pasteur de Blois Paul Testard (1599-1650), tous deux accusés d’arminianisme par Pierre du Moulin (1568-1658) et son gendre Daniel Jurieu (1601-1663), défenseurs d’un prédestinatianisme strict.

Michel Le Faucheur meurt en 1657, à l’âge de 72 ans.

On peut signaler un fait rare pour un pasteur protestant : Michel Le Faucheur ne s’est jamais marié. La famille ne disparaît pas pour autant, car sa sœur Suzanne, épouse de l’avocat Dalmas à Montpellier, ainsi que ses deux frères Jérémie, sieur de la Rochette, et Samuel, avocat au conseil à Paris, ont eu des enfants.


Source principale : Paul Cabanac, Un prédicateur protestant du XVIIe siècle : Michel Le Faucheur (1585-1657), Thèse présentée à la faculté de théologie protestante de Montauban pour obtenir le grade de bachelier en théologie, Montauban, Imprimerie Administrative et Commerciale J. Granié, 1901, 85 p.

NB : Paul Cabanac (1877-1951) a été pasteur, entre autres aux Ollières (07) (1902-1913) et à Camarade/Rieubach en Ariège (09) [à partir de 1920]. 

Aussi publié sur mon site sur la grande prédication française (ici).