lundi 30 octobre 2017

La composition du sermon selon Jean Claude (2)



Le second chapitre du Traité de la composition d’un sermon de Jean Claude (1619-1687) est consacré à la division, c’est-à-dire à l’agencement du sermon. C’est un enseignement fort intéressant pour quiconque doit prêcher sur des textes bibliques. 

NB: les titres ont été ajoutés par nos soins.


2.1 Modération

La division en général doit être restreinte à un petit nombre de parties, et elle ne doit jamais excéder le nombre de quatre ou de cinq tout au plus ; les plus justes sont de deux ou de trois.

2.2 Typologie

Il y a deux sortes de divisions dont on peut justement se servir. L’une, qui est plus ordinaire, est la division du texte en ses parties. L’autre est la division du discours ou de l’action même qu’on a à faire sur le texte.

2.2.1 Division du discours

(a) Textes avec éléments sous-jacents ; prophéties de l’AT

Cette dernière division des parties du discours a lieu lorsque pour donner du jour à un texte, il faut nécessairement ramener plusieurs choses que le texte suppose sans les marquer formellement, ou il les faut tirer d’ailleurs, pour pouvoir donner ensuite la juste explication de votre texte. En ce cas, vous pouvez diviser votre discours en deux parties dont la première contiendra quelques considérations générales, nécessaires pour l’intelligence du texte, et la seconde contiendra l’explication particulière du texte même. Cette méthode a lieu toutes les fois qu’on traite quelque oracle du Vieux Testament, car le plus souvent le dénouement de ces oracles dépend de plusieurs considérations générales qui rejettent les sens faux et mauvais qu’on pourrait y donner, et qui ouvrent le chemin à la véritable explication, comme il paraît par ce qu’on a dicté sur l’oracle de la Genèse : Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta semence et la semence de la femme ; icelle semence [1] te brisera la tête, et tu lui briseras le talon, et sur celui de l’alliance traitée avec Abraham.

lundi 23 octobre 2017

Sermons sur le Catéchisme des Eglises réformées



Quand on s’intéresse aux prédications des pasteurs de Charenton, on découvre un certain nombre de sermons sur les 55 sections du Catéchisme de Genève (1545), qui remonte à Jean Calvin. Bien que ce Catéchisme ait été rapidement supplanté par celui de Heidelberg (1563), les pasteurs réformés de Paris du XVIIe siècle prêchaient de temps en temps sur ces leçons du Catéchisme genevois. Il nous a semblé intéressant de réunir ces sermons et de les présenter ensemble avec les passages du Catéchisme qu’ils reprennent. 

Pour l’instant, nous avons intégré 90 sermons de Michel Le Faucheur (1585-1657), Jean Mestrezat (1592-1657), Jean Daillé (1594-1670) et Alexandre Morus (1616-1670). 

Vous pouvez consulter cette collection de sermons ici.

lundi 16 octobre 2017

Saurin sur la providence





La première partie du Catéchisme de Jacques Saurin (1677-1730) traite des vérités de la religion naturelle. Dans la section XII, le théologien se penche sur la providence de Dieu en général :

Demande du catéchiste : Vous avez tiré de chaque idée que vous avez donnée de Dieu quelque motif à la vertu, mais croyez-vous que Dieu prenne garde si les hommes s’attachent à la vertu, ou s’ils s’abandonnent au vice ?
 
Réponse du catéchumène : Non seulement je crois que Dieu prend garde si les hommes s’attachent à la vertu, ou s’ils s’abandonnent au vice, mais je suis convaincu qu’il les a formés pour être vertueux, et que c’est selon qu’ils répondront à cette destination ou qu’ils négligeront d’y répondre qu’il les rendra heureux ou misérables.
 
D.     Sur quoi fondez-vous cette pensée ?

lundi 9 octobre 2017

Les sermons de Jean Daillé



Jean Daillé (1594-1670) a été un pasteur célèbre de l’Eglise réformée de Paris qui se réunissait à Charenton. C’est peut-être le plus littéraire des pasteurs de Paris du XVIIe siècle ; il se distingue aussi par le fait qu’il a prêché de grandes séries sur plusieurs épîtres du Nouveau Testament (surtout des épîtres de Paul) et qu’il a publié une partie importante de ses sermons. Ceux qui pensent que D. Martyn Lloyd-Jones était le premier à prêcher des années durant sur la même épître montrent par là qu’ils ignorent l’œuvre de Daillé [1]. 

Votre serviteur s’est attelé à la tâche – redoutable – de rassembler les sermons de Daillé. Je pense avoir réuni la quasi-totalité des sermons publiés. Vous les trouverez ici. Du coup, mon site s’est enrichi de pas moins de 424 sermons prononcés entre 1629 et 1670. Si l’on considère que Daillé a donné 724 sermons à Charenton [2] et qu’il a peu prêché en dehors de son Eglise, il s’agit là d’une partie plus que significative de son œuvre homilétique. 

L’index scripturaire et l’index chronologique de mon site ont été mis à jour. Le grand nombre d’ajouts m’a conduit à diviser l’index chronologique en plusieurs parties couvrant 50 ans chacune. A terme, je compte aussi diviser l’index scripturaire, mais l’heure n’en est pas encore venue. 


[1] A titre d’exemple, sa série sur la première épître de Paul à Timothée comprend 48 sermons donnés entre le 2 août 1654 et le 19 septembre 1660 et remplit plus de 1900 pages.

[2] Fait rapporté par J. Pannier, L’Eglise Réformée de Paris sous Louis XIII de 1621 à 1629 environ, tome premier, Librairie Ancienne Honoré Champion, Paris, 1932, p. 285. A notre étonnement, Daillé ne semble pas (encore ?) avoir fait l’objet d’études académiques d’envergure. 

lundi 2 octobre 2017

Laurent Drelincourt sur les vents



Le vingt-quatrième sonnet du premier livre des Sonnets chrétiens de Laurent Drelincourt (1625-1680) est consacré aux vents:


Voix sans poumons, corps invisibles,
Lutins volants, char[s] des oiseaux,
Vieux courriers, postillons nouveaux,
Sur terre et sur mer, si sensibles,

Doux médecins, bourreaux terribles,
Maîtres de l’air, tyrans des eaux,
Qui rendez, aux craintifs vaisseaux,
Les ondes fières, ou paisibles,

Vents, qui dans un cours inconstant,
Naissez et mourez chaque instant,
Mes jours ne sont qu’un vent qui passe.

Mon corps fait naufrage en la mort,
Mais Dieu, du souffle de sa grâce,
Pousse mon âme dans le port.

Egalement publié sur mon site Internet (ici). Vous y trouverez également les annotations de l’auteur ainsi qu’un facsimile de l’édition de 1680.