Dans le vingt-septième sonnet du premier livre de ses Sonnets chrétiens, Laurent Drelincourt (1625-1680) médite sur la navigation au grand large :
Artifice étonnant, vaste témérité !
Les mortels se sont fait des maisons vagabondes,
Et d’un trafic douteux cherchant l’utilité
Sur le fier élément traverse[nt] les deux mondes.
Les mortels se sont fait des maisons vagabondes,
Et d’un trafic douteux cherchant l’utilité
Sur le fier élément traverse[nt] les deux mondes.
Un vaisseau jusqu’au ciel, par les flots, est porté,
Puis, tout-à-coup, il cède au caprice des ondes,
Et, jusques dans l’abîme étant précipité,
Il est comme englouti dans les vagues profondes.
Puis, tout-à-coup, il cède au caprice des ondes,
Et, jusques dans l’abîme étant précipité,
Il est comme englouti dans les vagues profondes.
Ah ! Si ardente soif d’acquérir des trésors,
Dangereux aux vivants, inutiles aux morts,
Fait quitter la patrie et braver la mort même.
Dangereux aux vivants, inutiles aux morts,
Fait quitter la patrie et braver la mort même.
Chrétien, ne dois-tu pas, par des projets plus hauts,
Pour gagner les trésors de la gloire suprême
Quitter le biens du siècle et braver tous les maux ?
Pour gagner les trésors de la gloire suprême
Quitter le biens du siècle et braver tous les maux ?
Egalement publié sur mon site Internet (ici). Vous y trouverez également les annotations du poète et le facsimilé de l’édition de 1680.