samedi 22 mai 2021

Portraits de Pierre du Bosc

Nous possédons plusieurs portraits du pasteur huguenot Pierre du Bosc (1623-1692). Chacun le montre revêtu de sa robe pastorale et coiffé d’une perruque, mais sans le bonnet dont il était coiffé lorsque Gilles Ménage (1613-1692) l’entendit prêcher à Caen [1].

Le premier portrait est une gravure de Georg Friedrich Schmidt (1712-1775), d’après un tableau d’un certain Chevalier. Le British Museum la date entre 1737 et 1739.  A en juger du grand nombre de copies encore en vente, elle a dû avoir une distribution large. Elle montre le pasteur en buste, de profil à gauche, dans une bordure ovale.



Sous la bordure ovale, il y a une inscription :
P. du Bosc Ministre à Caen
Né à Bayeux, en 1623. Mort à Rotterdam, en 1692.
Tiré du Cabinet de Madame le Gendre, sa fille.

La dame en question est Judith Le Gendre, fille cadette du ministre et épouse du pasteur Philippe Le Gendre, auteur de la première biographie de son beau-père.



Le British Museum possède une gravure de la main de Thomas Cook (1744-1818), qui semble être une reprise de la gravure de Schmidt. Elle montre le pasteur de profil à droite.


Puis il y a un portrait en buste, de trois quarts à droite, « gravé à Paris par E. Desrochers rue du Foin près la rue St Iacques ». Il s’agit d’Etienne Desrochers (1668-1741).


La légende dit :

Pierre du Bosc
Ministre à Caen et en suite à Châlon
né à Bayeux et mort à Roterdam en 1695
âgé de 73 ans


Il y a ici plusieurs erreurs. Du Bosc a été assigné à résidence à Châlon en 1664, mais il n’a jamais été pasteur à cet endroit. Il n’est pas mort en 1695, mais en 1692, à l’âge de 68 ans. La précision « âgé de 73 ans » est donc également erronée.
 
En bas de la gravure, il y a encore une petite poésie un peu gauche :

Ce ministre Sage honnete homme
L’un des plus grands predicateurs,
Meme dans l’Eglise de Rome
Merita des aprobateurs.



Enfin, la Österreichische Nationalbibliothek possède un beau portrait en buste, gravé par Jacob Gole (1660-1737) d’après Bernard Vaillant (1625-1698).



Note

[1] Gilles Ménage, Ménagiana, tome II, p. 90s : « Dans le temps que j’étais à Caen, j’entendis prêcher le ministre du Bosc. Je n’ai jamais entendu prêcher de ministre que cette fois-là. Il prêcha fort bien, mais il me sembla étrange de voir un prédicateur en chaire avec un chapeau sur la tête. Montagne [sic] a écrit qu’il n’y a point de vêtement plus ridicule que le bonnet carré de nos prêtres. Nous y sommes accoutumés. »

Également publié sur mon site Internet (ici).


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