samedi 29 mai 2021

Laurent Drelincourt sur le printemps



 
Dans le trente-troisième sonnet du premier livre de ses Sonnets chrétiens, Laurent Drelincourt (1625-1680) sémerveille de la beauté du printemps :

Jeune et cher favori de la sage nature,
Qui de l’âpre saison viens finir les rigueurs, 
Qui parfumes notre air de tes douces odeurs 
Et qui rends à nos bois leur belle chevelure, 
 
Grands et riches tapis, de riante verdure, 
Roses, jasmins, œillets, pompeux amas de fleurs, 
Incomparable émail, des plus vivres couleurs, 
Qui, sans art, surpassez les traits de la peinture, 
 
Petits hôtes de l’air qui, poussant vers les cieux 
D’un concert naturel les sons mélodieux, 
Charmez si doucement les âmes par l’oreille, 
 
Beau printemps, dont l’aspect fait un monde nouveau, 
Si du haut paradis je conçois la merveille, 
Ta face est sans attraits, et tu n’as rien de beau.
   
 
Également publié sur mon site (ici). Vous y trouverez également les annotations de l’auteur, ainsi que le facsimilé du sonnet publié en 1680.

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