Dans le trente-deuxième sonnet du premier livre de ses Sonnets chrétiens, Laurent Drelincourt (1625-1680) médite sur le temps et la mort :
Donc, l’astre du jour, diligent et fidèle,
Ayant, d’un cours égal, dans ses hautes maisons,
Formé les douze mois, et les quatre saisons,
Entre, d’un air pompeux, dans une course nouvelle.
Et puis la fière mort, avec sa faux cruelle,
Menaçant de nos nerfs la faible liaison,
Sans écouter, ni vœux, ni plaintes, ni raisons,
D’une voix importune, au tombeau nous appelle.
Le temps fuit, et s’envole, et d’un rapide cours,
Emportant, sur son aile, et nos ans, et nos jours,
Il n’en laisse, après soi, ni l’ombre, ni la trace.
Je meurs donc, en vivant : mon Dieu, c’est là mon sort.
Fais-moi vivre en ta crainte, et mourir en ta grâce,
Pour braver, dans la gloire, et le temps, et la mort.
Egalement publié sur mon site (ici). Vous y trouverez également les annotations de l’auteur, ainsi que le facsimilé du sonnet publié en 1680.
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