mardi 15 août 2017

Laurent Drelincourt sur l’arc-en-ciel



Le vingt-troisième sonnet du premier livre des Sonnets chrétiens de Laurent Drelincourt se penche sur l’arc-en-ciel :

Le bel astre du jour, dans le sein de l’orage,
Nous forme, tout à coup, ce lumineux tableau,
Et tout à coup, aussi, le couvrant d’un rideau,
Il dérobe à nos yeux son inconstant ouvrage.

De ce peintre brillant, la toile est le nuage
Ses rayons réfléchis lui servent de pinceau
Il prend pour ses couleurs l’or, l’azur, le feu, l’eau,
Et la vapeur commence et finit cette image.

Fragiles ornements, éclat faible et trompeur,
Passagères beautés, filles de la vapeur
Des faux biens d’ici-bas vous peignez l’inconstance.

Par les mêmes couleurs, et par les mêmes traits,
Vous imprimez la crainte, et donnez l’espérance,
Vous annoncez la guerre, et vous marquez la paix.


Egalement publié sur mon site Internet (ici). Vous y trouverez en plus les annotations de l’auteur et un facsimilé de l’édition de 1680.

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