Ayant opposé la religion naturelle à l’idolâtrie et à la superstition dans la section IX de la première partie de son Abrégé de théologie, Jacques Saurin (1677-1730) aborde dans la section X plus particulièrement la nature de l’idolâtrie :
Demande du catéchiste : Combien y a-t-il de sortes d’idolâtrie ?
Réponse du catéchumène : Il y en a deux principales : l’une est l’idolâtrie dans la religion, et l’autre l’idolâtrie dans les mœurs [1].
R. Celle qui se comment particulièrement dans les lieux consacrés au culte de Dieu, et qui se mêle dans les cérémonies religieuses.
D. Qu’entendez-vous par l’idolâtrie dans les mœurs ?
R. Celle qui se répand dans la conduite de la vie.
D. Quels effets produit au dehors l’idolâtrie dans la religion ?
R. Elle porte les idolâtres à bâtir à l’honneur de certains êtres, qui n’ont pas les perfections divines, des temples qui ne doivent être bâtis qu’à l’honneur du vrai Dieu ; à leur adresser les mêmes prières ; à leur consacrer les mêmes fêtes.
R. Elle porte les idolâtres à bâtir à l’honneur de certains êtres, qui n’ont pas les perfections divines, des temples qui ne doivent être bâtis qu’à l’honneur du vrai Dieu ; à leur adresser les mêmes prières ; à leur consacrer les mêmes fêtes.
D. Quels effets produit au dehors l’idolâtrie dans les mœurs ?
R. Elle porte les idolâtres à avoir pour des êtres, qui ne
sont pas dieux, le même amour, la même crainte, la même confiance que
les personnes raisonnables n’ont que pour le véritable Dieu.
D. Alléguez-en [2] quelque exemple.
R. Un homme qui se persuade que la protection d’un grand roi
lui est aussi avantageuse que celle de Dieu, un homme qui croit que,
toutes choses pesées, il sera aussi heureux de plaire à un grand roi que
de plaire à Dieu, un tel homme est un véritable idolâtre : il croit que
le roi dont il se forme cette idée a la même puissance pour le rendre
heureux que la divinité même.
D. Quelle différence y a-t-il donc entre l’idolâtrie dans la religion et l’idolâtrie dans les mœurs ?
R. Il n’y en a proprement aucune : si elles ne se ressemblent pas dans tous les effets extérieurs qu’elles produisent, elles se ressemblent parfaitement à l’égard du principe qui les font naître.
R. Il n’y en a proprement aucune : si elles ne se ressemblent pas dans tous les effets extérieurs qu’elles produisent, elles se ressemblent parfaitement à l’égard du principe qui les font naître.
On chantera après cette Section le troisième et le quatrième versets du Psaume 115.
Egalement publié sur mon site Internet (ici).
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