Horace Monod fils (1861-1910) |
Horace Jules Guillaume Monod naît le 16 décembre 1861 à Marseille. Son père est le pasteur Jean-Frédéric Horace Monod (1814-1881), frère cadet d’Adolphe Monod ; sa mère est Suzanne Félicie
Gardes (1818-1886), fille de Jean-Jacques Gardes (1793-1857), pasteur
de Nîmes. Horace est le neuvième des dix garçons du couple dont quatre
choisissent le ministère pastoral [1].
Horace fait de brillantes études au lycée de Marseille et envisage
une licence de lettres, mais la maladie de son père l’oblige à
travailler comme précepteur. Il commence ses études à la faculté de
théologie de Montauban en 1881, année de la mort de son père. Il s’avère être un étudiant doué.
Pendant ses études, il effectue plusieurs stages pastoraux : en juillet 1884,
il accepte une suffragance de deux mois et demi à Marseille. La ville
est à ce moment atteinte par une grande épidémie de choléra qui provoque
près de 1800 décès. Le jeune pasteur doit accompagner un grand nombre
de mourants. En décembre de la même année, il accepte une suffragance à
Vabre (Tarn) pour les fêtes de Noël ; en 1885, il
retourne dans le Tarn pour une suffragance pascale à Viane. Le conseil
presbytéral lui propose de prendre la succession du pasteur Jules Dombre
(1807-1886), mais Monod refuse le poste.
1886 est l’année de la fin de ses études ; à cette
occasion, il reçoit un prix pour avoir obtenu la plus forte somme de
bonnes notes pendant la durée de ses études.
Il décline une offre de suffragance à l’Eglise de l’Etoile à Paris et
décide de se fixer à Saint-Jean-du-Gard (Cévennes) où il a fait une
suffragance de trois mois (d’août à novembre 1885).
Le 27 avril 1886, il épouse à Montauban Amélie Mélanie Valentine Durand (1863-1936), fille du pasteur de Montauban, Alphonse Durand (1829-1892).
En septembre 1886, il devient le pasteur [2] de l’Eglise de
Saint-Jean-du-Gard. Il est consacré au saint ministère par son frère
Edouard, à Marseille, le 7 octobre de la même année.
Le 17 février 1887 naît son premier fils, Jean Frédéric Horace, mais sa vie n’est que de courte durée : il décède le 25 mars 1888.
En octobre de cette année, Horace accepte de devenir suffragant
évangélique de l’Eglise réformée de Lyon, majoritairement libérale.
En 1890, Ernest Dhombres (1824-1894) lui adresse un appel insistant pour monter à Paris, mais Horace décline cette proposition.
Le 2 janvier 1891, son fils Daniel Adrien Horace vient au monde.
En 1896, Horace accepte une nomination comme pasteur
à l’Eglise de l’Etoile à Paris, sous condition qu’un pasteur fermement
évangélique le remplace à Lyon. Mais le candidat choisi ne satisfait pas
à ses exigences ; Horace démissionne donc à Paris, au grand dam de sa
famille. Un mois après ce choix difficile, il perd son fils Daniel, âgé
de cinq ans seulement [3].
En 1903, il accepte un appel de l’Eglise réformée de Paris ; il devient pasteur dans la paroisse du Saint-Esprit.
Horace souffre alors d’une grande fatigue ; sa vue se dégrade de jour en jour. Le 28 mai 1908,
il subit une attaque d’hémiplégie. Après un séjour de quelques mois à
Menton (Alpes-Maritimes), il se retire à Marseille. Le 27 septembre 1909,
presque aveugle et dans un état de grande faiblesse, il rédige sa
lettre de démission comme pasteur de l’Eglise du Saint-Esprit.
Horace Monod meurt le 31 juillet 1910, à l’âge de 49
ans. Il est enterré au cimetière de Loyasse à Lyon, le 3 août de la
même année. A cette occasion, Charles-Edouard Babut (1835-1916) fait une
allocution au Temple de Lyon.
A notre connaissance, Horace Monod n’a rien publié de son vivant. Mis
à part un fascicule de souvenirs édité à l’occasion de sa mort, nous
sommes en possession d’un volume de sermons et de fragments de sermons,
publié en 1911 et préfacé par Charles-Edouard Babut [4].
A la recherche de la tombe d’Horace à Lyon, nous avons constaté
que la famille Monod n’avait pris qu’une concession de 30 ans en 1896,
année de la mort de Daniel. Cette concession n’a pas été renouvelée.
Lors de la reprise de la concession (située au « carré 15 ») en 1995,
les restes de la concession précédente ont été exhumées, incinérées et
transférées dans le jardin du souvenir. Il ne subsiste donc rien de la
tombe d’Horace Monod. Nous ignorons pourquoi la veuve du pasteur, morte
en 1936, n’a pas renouvelé la concession. Elle semble avoir été enterrée
ailleurs. Cette branche de la famille s’étant éteinte, il semble
difficile d’en savoir davantage.
Sources
- Cent ans. 1793-1893. Les Monod et leurs alliés, Nancy, 1893, p. 235
- Horace Monod. Pasteur. 1861-1910. Souvenirs intimes, s.l., 1910, 90 p.
- Horace Monod, Sermons, fragments et lettres, Berger-Levrault, Paris et Nancy, 1911, 394 p.
[1] Adolphe (1841-1893) à Carcassonne, Edouard (1842-1898) à
Marseille, Charles (1850-1897) à Alger, et Horace lui-même. On notera
qu’aucun des quatre fils pasteurs n’a atteint l’âge de la retraite.
[2] L’Eglise crée pour lui un poste de pasteur auxiliaire.
[3] Dans sa préface aux Sermons, p. X, Charles-Edouard
Babut écrit : « Après ce coup qu’il supporta avec une soumission et une
douceur parfaites, Horace Monod resta le vaillant serviteur de Dieu que
nous connaissons ; mais, humainement parlant, le temps de son bonheur
était passé ».
[4] Celui-ci signale et regrette vivement (p. XV) que Monod
s’était opposé à toute publication posthume de ses sermons, à
l’exception de sept. Le volume de sermons a été édité par sa femme
Amélie.
Egalement publié sur mon site Internet (ici).
Vous y trouverez aussi ce document sous forme .pdf.
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