Le second chapitre du Traité de la composition d’un sermon de Jean Claude (1619-1687) est consacré à la division, c’est-à-dire à l’agencement du sermon. C’est un enseignement fort intéressant pour quiconque doit prêcher sur des textes bibliques.
NB: les titres ont été ajoutés par nos soins.
2.1 Modération
La division en général doit être restreinte à un petit nombre de parties, et elle ne doit jamais excéder le nombre de quatre ou de cinq tout au plus ; les plus justes sont de deux ou de trois.
2.2 Typologie
Il y a deux sortes de divisions dont on peut justement se servir. L’une, qui est plus ordinaire, est la division du texte en ses parties. L’autre est la division du discours ou de l’action même qu’on a à faire sur le texte.
2.2.1 Division du discours
(a) Textes avec éléments sous-jacents ; prophéties de l’AT
Cette dernière division des parties du discours a lieu lorsque pour donner du jour à un texte, il faut nécessairement ramener plusieurs choses que le texte suppose sans les marquer formellement, ou il les faut tirer d’ailleurs, pour pouvoir donner ensuite la juste explication de votre texte. En ce cas, vous pouvez diviser votre discours en deux parties dont la première contiendra quelques considérations générales, nécessaires pour l’intelligence du texte, et la seconde contiendra l’explication particulière du texte même. Cette méthode a lieu toutes les fois qu’on traite quelque oracle du Vieux Testament, car le plus souvent le dénouement de ces oracles dépend de plusieurs considérations générales qui rejettent les sens faux et mauvais qu’on pourrait y donner, et qui ouvrent le chemin à la véritable explication, comme il paraît par ce qu’on a dicté sur l’oracle de la Genèse : Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta semence et la semence de la femme ; icelle semence [1] te brisera la tête, et tu lui briseras le talon, et sur celui de l’alliance traitée avec Abraham.