Adolphe Monod naît le 21 janvier 1802 à Copenhague où son père, Jean Monod (1765-1836) est pasteur
de l’Eglise réformée francophone. Sa mère, Louise-Philippine de Coninck
(1775-1851) est la fille d’un riche homme d’affaires. Adolphe est leur sixième
enfant après Frédéric (1794-1863), Henri (1795-1869), Adèle (1796-1876),
Edouard (1798-1887) et Guillaume (1800-1896). Après lui, Jean Monod et sa femme
ont encore quatre fils et trois filles : Gustave (1803-1890), Waldemar
(1807-1870), Marie (1809-1886), Edmond (1811-1811), Horace (1814-1881), Elisa
(1815-1867) et Betsy (1818-1894). Edmond étant mort quelques semaines après sa
naissance, la fratrie des « Douze » est donc composée de huit garçons
et quatre filles.
La famille déménage à Paris en 1808, suite à la ruine de la maison de commerce du grand-père
maternel, Jean Monod ayant accepté un appel pour devenir pasteur de l’Eglise
réformé de la capitale.
Les enfants reçoivent une éducation approfondie, sous
l’égide notamment du pasteur allemand Küster.
En 1820,
Adolphe et Billy commencent des études de théologie à Genève, en suivant
l’exemple de leur frère aîné Frédéric. Adolphe avait déclaré sa volonté
d’entrer dans la carrière pastorale dès 1817.
C’est à Genève, en 1823,
que les frères rencontrent Thomas Erskine qui aura une influence majeure sur
l’évolution spirituelle d’Adolphe.
Suite à la fin de ses études et son ordination en 1824, Adolphe rentre à Paris où il
approfondissait ses connaissances linguistiques et exégétiques. C’est pour lui
un temps de crise personnelle grandissante.
En 1825,
Adolphe et Billy accompagnent un jeune homme sur un voyage en Italie. Adolphe
reste à Naples pour s’occuper de la petite Eglise francophone de la ville. Il
est toujours en crise.
En 1827, il
rencontre de nouveau Thomas Erskine qui lui permet de surmonter ses doutes et
de s’abandonner à Dieu. Le 21 juillet 1827 marque un tournant dans sa vie.
Monod se rend ensuite à Lyon où il devint le troisième
pasteur de l’Eglise réformée. Mais, fort de ses convictions orthodoxes et
rempli du zèle du jeune converti, il rentre vite en conflit avec le Consistoire
qui aspire au christianisme somnolent des Lumières. Dès 1829, on lui demande de renoncer au ministère. En cette même année,
il épouse Hannah Honyman (1799-1868), d’origine écossaise.
En 1831, le
conflit entre Monod et le Consistoire atteint son paroxysme lorsque le jeune
pasteur refuse d’administrer la Cène à l’ensemble des membres de l’Eglise. En 1832, Monod est destitué par décret
gouvernemental.
Monod décide de rester à Lyon et de s’impliquer dans
une Eglise libre formée par un groupe dissident. Quatre enfants lui naissent à
Lyon : Mary (1831-1890), Marguerite (1832-1887), William (1834-1916) et
Sarah (1836-1912).
Monod poursuit son travail à Lyon jusqu’en novembre 1836, où il reçoit un appel comme professeur de morale et d’homilétique à la faculté de Montauban. Il y restera presque onze ans, pendant lesquels il change deux fois de chaire : après trois ans, il accepte la chaire d’hébreu, et par la suite il occupe une chaire de Nouveau Testament. Pendant ce séjour à Montauban, Monod prêche beaucoup, même en dehors de Montauban, et commence à être connu comme prédicateur de grand talent.
Pendant le séjour à Montauban, la famille s’agrandit par
la naissance d’Emilie (1838-1920), de Constance (1840-1841) et de Camille
(1843-1910).
En septembre 1847,
Monod accepte un appel comme pasteur suffragant à Paris, dans la même Eglise
que son frère aîné Frédéric : l’Eglise de l’Oratoire. Ces années sont marquées
par le conflit grandissant entre les partis orthodoxe et libéral au sein de
l’Eglise réformée. Adolphe semble avoir essayé de faire le pont entre les deux
mouvements, mais il n’a pas pu empêcher la rupture. Son propre frère quitte en 1848 l’Eglise réformée et fonde avec
Agénor de Gasparin, l’« Union des Églises évangéliques libres de France ».
Adolphe prend le poste de pasteur titulaire laissé vacant par Frédéric.
Ce grand conflit et la grande charge professionnelle
semblent avoir épuisé ses forces. En 1854, il doit demander un congé maladie de
six mois, et en 1855 il se retire définitivement du ministère. Il meurt le 6
avril 1856 des suites d’un cancer du
foie.
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