mercredi 30 décembre 2015

Laurent Drelincourt - Sur la jeunesse



Dans son douzième sonnet, Laurent Drelincourt (1625-1680) s’adresse aux jeunes gens. 
Son avertissement n’est pas sans rappeler celui de Qohélet.

Jeunesse, ne suis point ton caprice volage ;
Au plus beau de tes jours, souviens-toi de ta fin.
Peut-être verras-tu ton soir dans ton matin,
Et l’hiver de ta vie au printemps de ton âge.

La plus verte saison est sujette à l’orage ;
De la certaine mort le temps est incertain,
Et de la fleur des champs le fragile destin,
Exprime de ton sort la véritable image.

Mais veux-tu, dans le ciel, refleurir pour toujours ? 
Ne garde point à Dieu l’hiver qui des vieux jours
Tient, sous ses dures lois, la faiblesse asservie.

Consacre-lui les fleurs de ton jeune printemps,
L’élite de tes jours, la force de ta vie,
Puisqu’il est l’arbitre et l’auteur de tes ans. 

Egalement publié sur mon site consacré à la grande prédication française (ici). Vous y trouverez aussi un facsimile de l’édition de 1680.

samedi 26 décembre 2015

Napoléon Roussel - une petite biographie



Bien qu’il fût « l’un des évangélistes les plus dynamiques de la Société Evangélique de France » [1] et « une des figures les plus originales du Réveil » [2], Napoléon Roussel est aujourd’hui assez peu connu. Et pourtant, il gagne à être connu, celui dont Jean Monod a pu dire que « l’initiative, la vaillance, l’intrépidité […] furent les traits dominants de son caractère et de sa vie » [3] et que « le caractère incisif de sa parole, son enseignement clair et logique, le respect qu’inspirait sa personne, son absolu désintéressement frappaient les esprits » [4].

Napoléon Roussel naît à Sauve (Gard, Languedoc-Roussillon) le 15 novembre 1805. Il est le fils de Pierre Roussel (1775-1851), un ancien soldat dans les armées napoléoniennes, et de Marie Rey (1770- ?). Ses parents travaillent dans la fabrication des bas.

Napoléon Roussel - a short biography



Although he was “one of the most dynamic evangelists of the Evangelical Society of France” [1] and “one of the most original figures of the Réveil” [2] , Napoléon Roussel is hardly known today. He is, however, well worth knowing, he of whom Jean Monod has said that “initiative, courage, fearlessness […] were the dominant traits of his character and life” [3] and that “the incisiveness of his word, his clear and logical teaching, the respect which his person commanded and his utter selflessness were striking” [4] . 

Napoléon Roussel was born in Sauve (Gard, Languedoc-Roussillon) on November 15, 1805 to Pierre Roussel (1775-1851), a former soldier in Bonaparte’s army, and Marie Rey (1770-?). Both parents worked in the manufacture of stockings.

Napoleon Roussel - sein Leben im Abriß



Obwohl er „einer der dynamischsten Evangelisten der Evangelischen Gesellschaft Frankreichs“ [1] und „eine der originellsten Gestalten des Réveil“ [2] war, ist Napoleon Roussel heute kaum bekannt. Dabei kann man allerhand lernen von ihm, von dem Jean Monod gesagt hat, daß „Initiative, Mut und Furchtlosigkeit […] die bestimmenden Züge seines Wesens und Lebens waren“ [3] und daß „die Eindringlichkeit seines Worts, seine klare und logische Lehre, der Respekt, den seine Person einflößte, und seine absolute Uneigennützigkeit auf alle großen Eindruck machten“ [4].

Napoleon Roussel wurde am 15. November 1805 in Sauve (Gard, Languedoc-Roussillon) als Sohn von Pierre Roussel (1775-1851), ehemals Soldat unter Napoleon Bonaparte, und Marie Rey (1770-?) geboren. Beide Eltern arbeiteten in der Strumpferzeugung. 

jeudi 24 décembre 2015

Comment il ne faut pas prêcher - Procope



Continuons notre lecture de l’ouvrage Comment il ne faut pas prêcher de Napoléon Roussel. Nous arrivons au chapitre 6 qui traite d’un certain Procope :

Télécharger le texte du chapitre


dimanche 20 décembre 2015

Un portrait de Charles Drelincourt



Je viens d’acquérir un joli portrait de Charles Drelincourt (1595-1669) à l’âge de 68 ans, donc vers 1663. Il s’agit d’une gravure de Lambert Visscher (1633-1690), d’après un portrait de Wallerant Vaillant (1623-1677).

Vous aurez noté que le portrait est accompagné d’un petit poème :

Quel autre peut mieux, ô mortel ! 
Dans la mort t’apprendre à revivre 
Que celui qui par ce saint livre
S’est rendu soi-même immortel ?

dimanche 22 novembre 2015

Charles Babut – une petite biographie




Charles Edouard Babut naît le 6 avril 1835 à Paris. Il est le sixième (et dernier) enfant [1] d’Edouard Babut (1787-1848) et d’Adélaïde Marie Caroline Monod, dite Adèle (1796-1876). Adèle est une fille de Jean Monod et la sœur aînée d’Adolphe Monod. Son mari Edouard est fils d’un banquier ayant fait faillite ; lui-même a travaillé pour la banque Barings à Londres, mais se voit obligé de démissionner en 1834. 

samedi 14 novembre 2015

Charles Babut - sermons




Nous venons d’ajouter 23 sermons de Charles Babut (1835-1916), fils d’Adèle Monod (et donc neveu d’Adolphe) et pasteur à Nîmes, à notre site consacré à la grande prédication française. D’autres suivront en temps voulu (Dieu voulant).

Vous trouverez les sermons ici.

mercredi 11 novembre 2015

Le catéchisme de Saurin - Introduction



Cette introduction au catéchisme est particulièrement intéressante, car elle montre combien l’esprit des Lumières, avec son insistance sur la raison, a imprégné les huguenots exilés aux Pays-Bas au tout début du XVIIIème siècle. 

Selon Saurin, le croyant doit fonder ses idées sur Dieu et sur le culte qui doit lui être rendu sur ce qui lui paraît le plus raisonnable, et non sur l’autorité de ses maîtres. Sinon, la porte est ouverte à toute sorte d’abus. Ceci n’exclut pas une certaine déférence pour les avis des maîtres, qui s’exprime dans une écoute attentive de leurs raisons et la reconnaissance de leur sollicitude. Le croyant se limitera dans l’examen de l’enseignement reçu à ce qui est à sa portée ; pour le reste, il suspend son jugement, en attendant d’avoir plus de lumières. Le dogme de la Trinité, par exemple, est établi par la preuve de l’existence de Dieu, de sa véracité, de l’origine divine de l’Ecriture et enfin de son enseignement à cet égard. Si certaines doctrines scripturaires dépassent le croyant, il ne les adopte pas encore, par respect pour Dieu, en espérant croître dans sa compréhension.

***

dimanche 1 novembre 2015

Laurent Drelincourt - L’homme, petit monde

 
 
Laurent Drelincourt chante le microcosme qu’est l'être humain :

Portrait de la divine essence,
Incomparable bâtiment (§),
Où l’Eternel, en le formant,
Déploya sa toute-puissance.

Simple être, par ton existence,
Plante, par ton accroissement (†),
Animal, par ton sentiment,
Ange, par ton intelligence.

Temple vivant, monde abrégé,
Où le Créateur a logé
Tant de différentes images :

Chef d’œuvre, admirable et divers,
Homme, rends à Dieu les hommages
Des êtres de tout l’univers.

(§) édifice
(†) ta croissance

Aussi publié sur mon site consacré à la grande prédication chrétienne de langue française (ici). Vous y trouverez également un facsimilé de l’édition de 1680.

mercredi 28 octobre 2015

Adolphe Monod et Louis Vallette


Louis Vallette (1800-1872)

Jean Louis André Vallette naît le 24 mai 1800 à Chêne-Bougeries, un village suisse à la frontière avec la Savoie. Ayant perdu son père très tôt, il est aidé dans ses études par la famille genevoise Boissier-Butini au sein de laquelle il travaille comme précepteur. Alors qu’il étudie la théologie à Genève, il se lie d’amitié avec Antoine Vermeil (1799-1864), le fondateur de l’œuvre des diaconesses, ainsi que Frédéric, Billy et Adolphe Monod (1).

Adolphe Monod and Louis Vallette


Louis Vallette (1800-1872)

Jean Louis André Vallette was born on May 24, 1800, in Chêne-Bougeries, a Swiss village on the border to Savoy (France). Having lost his father when he was young, he worked for some time as a tutor for the Boissier-Butini family in Geneva, which supported him in his studies. When studying theology in Geneva, he made friends with Antoine Vermeil (1799-1864), who later founded the community of the deaconesses of Reuilly, and with Frédéric, Billy and Adolphe Monod. (1)

Adolphe Monod und Louis Vallette



Louis Vallette (1800-1872)

Jean Louis André Vallette wurde am 24. Mai 1800 in Chêne-Bougeries, einem Schweizer Dorf an der Grenze zu Savoyen, geboren. Er verlor verlor seinen Vater sehr früh. Die Genfer Familie Boissier-Butini, in der er als Privatlehrer unterkam, unterstützte ihn in seinen Studien. Während seines Theologiestudiums in Genf befreundete er sich mit Antoine Vermeil (1799-1864), dem Gründer des Diakonissenwerks, aber auch mit Frédéric, Billy und Adolphe Monod. (1)

lundi 26 octobre 2015

Eugène Bersier - ses sermons




Désormais les 79 sermons de Bersier qu’il a publiés en sept tomes sont disponibles sur mon site consacré à la grande prédication française (ici).

lundi 12 octobre 2015

Jacques Saurin - La préface de son grand catéchisme




Le grand catéchisme de Saurin (qui doit être distingué de sa version abrégée pour la jeunesse de 1725) doit sa naissance à une société de charité agissant en faveur de la diaconie. Saurin mentionne les difficultés posées par les soins pour les pauvres et la relative faiblesse des moyens à la disposition de ce ministère, deux raisons qui ont rendu nécessaire l’établissement de cette société. Celle-ci se propose aussi d’améliorer l’enseignement de la religion, notamment pour les enfants, afin d’agir de manière favorable sur leur vie.

vendredi 25 septembre 2015

Comment il ne faut pas prêcher - Caliste


 

Télécharger le texte du chapitre


A travers Caliste, Napoléon Roussel, l’auteur du livret « Comment il ne faut pas prêcher », critique le prédicateur qui sacrifie la simplicité, la franchise et le naturel de sa parole et de sa pensée aux exigences de la rhétorique. Soucieux de la dignité de la chaire et de l’excellence de son style, Caliste parle lentement, se complaît dans des gestes solennels et donne beaucoup d’ampleur à sa voix. Il utilise des mots rares et abstraits, et sa pensée est vide. « Avec vos prétentions d’artiste, vous gâtez la nature ! » lui lance Roussel.

mercredi 23 septembre 2015

Haro sur le micro



En lisant le livre fort intéressant De vive voix, de Bernard Reymond (§), je suis tombé sur le passage suivant qui m’a un peu surpris mais qui mériterait peut-être d’être pris au sérieux : 
… Tout cela, encore une fois, vaut pour la voix en direct, avec un prédicateur physiquement présent (ce qui n’est par exemple pas le cas pour les auditeurs de cultes radiodiffusés). Mais ces diverses remarques sur la sacramentalité de la prédication liée à l’usage de la voix conservent-elles leur valeur ou leur pertinence lorsque le discours du prédicateur parvient aux oreilles des fidèles par l’intermédiaire de haut-parleurs ? L’usage d’installations amplificatrices se répand de plus en plus, même dans des espaces dont les dimensions restreintes les rendent tout à fait superflues. Or la voix transmise par haut-parleur n’a plus les mêmes qualités sonores que la voix entendue sans artifices (†) et, surtout, elle ne provient plus de sa source réelle, d’où une désorientation de l’affectivité spontanée. Il se pourrait bien qu’une partie de la désaffection dont pâtit aujourd’hui la prédication tienne à cet usage souvent immodéré d’artifices acoustiques. Quelques jeunes pasteurs (surtout des femmes) semblent toutefois avoir trouvé un moyen de surmonter cet inconvénient: ils jouent pleinement le jeu de l’amplification en tenant très visiblement en mains le micro, tout comme le font des chanteurs de variété. Du coup, l’attention spontanée s’en trouve partiellement réorientée. 
Alors un petit effort, chers collègues prédicateurs, pour s’affranchir des micros ? 

§ Bernard Reymond, De vive voix. Oraliture et prédication, Labor et Fides, Genève, 1998, 159 p. 

† Je fais abstraction du cas, hélas très fréquent dans les temples et églises, des voix déformées par des amplificateurs mal réglés. C’est souvent parce que les utilisateurs n’ont pas reçu une formation ·suffisante pour opérer de tels réglages. Chaque voix exige une mise au point spécifique du volume et de la tonalité, faute de quoi beaucoup de voix s’en trouvent altérées.

dimanche 13 septembre 2015

Laurent Drelincourt – L’homme



Notre poète chante la beauté de l’image de Dieu quest l’homme :

Quand, des yeux de la foi, je vois le premier âge,
Où tu formas de l’homme, et l’esprit et le corps,
Je te bénis, Seigneur tout-puissant et tout-sage,
Qui dans ce composé versas tant de trésors.

Ce fut-là ton chef-d’œuvre, et ton plus noble ouvrage,
Dont le rare artifice, et les nombreux ressorts,
Expriment clairement les traits de ton image,
Et causent dans mon cœur de célestes transports (§). 

Eternel, si dans moi ton image est empreinte,
Qu’admirant ton pouvoir je profite en ta crainte (†) ,
Et je t’offre les vœux de ma fidélité.

Que mon cœur, pour t’aimer, devienne tout de flamme,
Et que, pour rendre hommage à ta divinité,
Je consacre à ta gloire, et mon corps, et mon âme.


(§) transport : mouvement violent d’une passion, qui nous met, nous transporte, en quelque sorte, hors de nous-mêmes ; en français moderne, on parlerait peut-être d’élan

(†) je fasse des progrès dans la crainte (de Dieu)


Aussi publié sur mon site consacré à la grande prédication chrétienne de langue française (ici). Vous y trouverez également un facsimilé de l’édition de 1680.

mardi 8 septembre 2015

Adolphe Monod et Antoine Vermeil



Antoine Vermeil (1799-1864)

Dans sa monographie consacrée aux diaconesses de Reuilly, Gustave Lagny (1912-2002) décrit la jeunesse d’Antoine Vermeil et les débuts de son ministère comme suit :

Adolphe Monod and Antoine Vermeil



Antoine Vermeil (1799-1864)

In his monograph on the Deaconesses of Reuilly, Gustave Lagny (1912-2002) describes the youth of Antoine Vermeil and the first years of his ministry as follows:

Adolphe Monod und Antoine Vermeil


 

Antoine Vermeil (1799-1864)

In seinem Buch über die Diakonissen von Reuilly beschreibt Gustave Lagny (1912-2002) die Jugend von Antoine Vermeil und die ersten Jahre seines Pastorenamts wie folgt:

mercredi 2 septembre 2015

Eugène Bersier – une petite biographie




Eugène Bersier naît le 5 février 1831 à Morges, dans le canton de Vaud (Suisse). Son père, Jacques Bersier, d’origine française, est alors intendant d’une grande famille anglaise à Morges ; sa mère, née Louise Coindet (? – 1856), est à moitié anglaise et d’origine huguenote. Eugène est le plus jeune d’une fratrie de quatre enfants : Emma (18??-1859), Auguste (qui émigrera en Amérique et deviendra journaliste), William (qui meurt à l’âge de douze ans, brûlé vif dans un laboratoire de chimie) et Eugène.

mardi 25 août 2015

Les dernières heures de Pierre Du Moulin




Ceux qui s’intéressent aux grands prédicateurs protestants du XVIIe siècle découvriront tôt ou tard un genre littéraire intéressant, qui n’existe plus de nos jours, à savoir le récit des dernières heures des pasteurs.

mercredi 19 août 2015

Portraits d’Eugène Bersier

Lorsqu’on évoque Eugène Bersier, on montre en général la belle photo du pasteur en robe d’apparat. Mais il y en a d’autres. Voici ma petite collection. 

La première photo que je possède est malheureusement sans date. Bersier semble être assez jeune, mon estimation personnelle serait que le pasteur a alors 30 ans, ce qui nous situe en 1861. 


Au verso, nous apprenons que la photo a été prise à Paris, chez Reutlinger.

mercredi 12 août 2015

Eugène Bersier - La parole de Caïn


Texte du sermon



Texte de base

Genèse 4.9

L’Eternel dit à Caïn : Où est Abel ton frère ? 
Et Caïn lui répondit : Je ne sais ; suis-je le gardien de mon frère ?

Grande idée

A l’image de leur Maître, les chrétiens doivent se soucier des souffrances du monde autour d’eux, aussi bien sur le plan matériel que sur le plan spirituel.

Contenu

Ce sermon d’Eugène Bersier est un plaidoyer vibrant pour le travail social et l’évangélisation.

vendredi 7 août 2015

Laurent Drelincourt - Sur l’esprit malin



Laurent Drelincourt (1625-1680) évoque Satan :

Nature, prête-moi tes plus noires couleurs,
Fournis, pour mon tableau, le sang d’une panthère,
Le venin d’un dragon, le fiel d’une vipère,
D’un crocodile, enfin, et l’écume et les pleurs.

Je veux peindre, aujourd’hui, l’artisan des malheurs,
Le lion, le serpent, le monstre sanguinaire,
Qui nous fit tous mortels, en tuant notre père,
Et par lui nous causa d’éternelles douleurs.

Il nous ouvrit la voie aux infernales flammes,
Et ce bourreau cruel, et des corps et des âmes,
Détruisit, d’un seul coup, le bonheur des humains.

C’est à toi-même, ô Dieu ! que Satan fit l’outrage,
L’homme est ta ressemblance, et l’œuvre de tes mains,
Venge l’original, en sauvant son image.



Aussi publié sur mon site consacré à la grande prédication chrétienne (ici).

Vous y trouverez également le facsimile de 1680.

lundi 3 août 2015

Charles Drelincourt - Il faut souvent penser à la mort




Après avoir cité les raisons qui font que nous craignons la mort, Charles Drelincourt développe, au septième chapitre de ses Consolations, sa stratégie permettant au chrétien angoissé de surmonter sa peur de la mort. La première mesure qu’il préconise consiste à penser souvent à la mort

L’auteur compare la situation de l’homme face à la mort à celle du jeune soldat face aux dangers de la guerre ou celle d’un homme en présence d’animaux sauvages. Ce qui est commun à ces situations, c’est qu’on peut s’habituer à la fréquentation de ce qui fait peur, voire même y trouver une certaine joie. Lorsque le chrétien contemple sa mort de près, il reconnaît derrière elle son salut et sa délivrance. 

Il convient donc de penser souvent à sa mort, et de nous familiariser avec sa réalité. Les maladies, par exemple, peuvent nous servir de rappel de notre mortalité, tout comme la mort de personnes autour de nous. Drelincourt recommande aussi la rédaction et la lecture fréquente de notre testament. Au fond, tout les éléments de notre vie quotidienne peuvent nous faire penser à notre mort : des animaux sont morts pour notre nourriture et nos vêtements, notre sommeil ressemble à la mort, nos départs de chez nous, nos moments de solitude, une invitation à des noces, la terre sous nos pieds, la vue de plantes, de ruisseaux, d’un cadran, le souffle du vent, la beauté du ciel, le changement des saisons, les voyages, … tout peut nous rappeler la brièveté de la vie et notre départ de cette terre. Il ne s’agit pas de cultiver des pensées morbides, mais de nous familiariser, peu à peu, avec cette réalité, qui finira, par là même, à nous terroriser de moins en moins.

Aussi publié sur mon site consacré à la grande prédication chrétienne (ici).
On y trouvera également le facsimilé du texte ainsi qu’un enregistrement audio.

Adolphe Monod - The Mercy of God



I have now made available my personal translation of Monod’s sermon La miséricorde de Dieu: The mercy of God (which is the second part to La misère de l’homme: The Misery of Man, also from 1828). You can download the file here

On my Monod site you can also read a short analysis and listen to an audio recording, etc.

mercredi 17 juin 2015

Laurent Drelincourt - Sur les anges



Laurent Drelincourt (1625-1680) contemple la beauté des anges :

Considérez, mortels, ces esprits glorieux, 
Qui contemplent toujours les beautés adorables, 
Qui, prompts, ardents, légers, volent en mille lieux, 
Et qui sont du grand Roi les hérauts redoutables. 

Voyez leurs ailes d’or, leurs habits précieux, 
Leurs glaives flamboyants, leurs exploits admirables, 
Leurs emplois ici-bas, leurs places dans les cieux, 
Leurs vertus, leur pouvoir, leurs troupes innombrables. 

Figurez-vous, enfin, la céleste beauté, 
La lumière, le feu, l’éclat, la majesté, 
De ces chers favoris du Monarque invisible. 

Et si le Dieu vivant, qu’ils servent nuit et jour, 
Dans sa gloire infinie est incompréhensible, 
Comprenez sa grandeur par celle de sa cour. 


 Télécharger sous forme .pdf

Aussi publié sur mon site consacré à la grande prédication chrétienne (ici).

Vous y trouverez également le facsimile de 1680.

samedi 13 juin 2015

Jean Claude (1619-1687) – Excès d’esprit


« … un des plus importants préceptes pour la tractation d’un texte et pour la composition d’un sermon est d’éviter en toutes choses l’excès : Ne quid nimis. … Il n’y faut point mettre trop d’esprit, je veux dire, trop de ces sortes de choses brillantes, surprenantes et agréables, car cela fait plusieurs méchants effets. L’auditeur ne manque jamais de dire : « C’est un homme qui fait le bel esprit et qui se prêche soi-même ; ce n’est point l’Esprit de Dieu, mais l’esprit du monde qui l’anime. » D’ailleurs, l’auditeur en est accablé : l’esprit humain a ses bornes et ses mesures, et comme l’œil est ébloui et offensé d’un trop grand éclat de lumière, notre esprit de même l’est d’un trop grand amas de belles choses. De plus cela empêche le principal effet de la prédication, qui est de sanctifier la conscience. Car quand l’esprit est accablé de trop de belles choses, il n’a pas le loisir de faire réflexion sur les objets pour les faire passer jusqu’au cœur : joint que (*) ces fortes de choses qui égaient fort l’esprit ne sont pas trop propres à émouvoir la conscience. Cela flatte l’imagination, et puis c’est tout. On ne maque aussi jamais de dire d’un tel prédicateur : « Il a de l’esprit, il a l’imagination vive et abondante ! », mais le plus souvent, on y ajoute : « Il n’est pas solide. » Enfin, il est impossible que quand on se pique de remplir un sermon de beaucoup d’esprit, on soit en état de se soutenir toujours de même sans tomber dans des redites importunes ; il est même bien difficile que dans un même sermon il ne s’y trouve plusieurs faux brillants qu’on appelle du faux esprit, comme cela se voit tous les jours par l’expérience. … »

(*) ajoutez à cela que

Extrait du « Traité de la composition d’un sermon », publié dans les « Les œuvres posthumes de M. Claude, tome premier » (1690)

mardi 26 mai 2015

Pierre Du Moulin – Lettre à ses fils



En lisant la thèse de Hartmut Kretzer consacrée aux rapports entre le calvinisme et la monarchie française au XVIIe siècle, je suis tombé sur une citation extraite d’une lettre que le pasteur Pierre Du Moulin (1568-1658) a envoyée à ses fils Pierre, Louis et Cyrus après avoir échappé de peu à la mort, en 1649. 

La lettre nous a été conservée en préface à la huitième décade de sermons du grand polémiste calviniste. 

Ce testament spirituel de Pierre Du Moulin est un document à la fois édifiant et touchant et vaut la peine d’être lu, à plus d’un titre. 

Vous pouvez télécharger une version mise à jour, par rapport à l’orthographe, et annotée par mes soins (ici). 

Sur mon blog consacré à la grande prédication française, vous trouverez également le facsimile de 1649 (ici).

dimanche 24 mai 2015

Laurent Drelincourt - La découverte du Nouveau Monde




Laurent Drelincourt (1625-1680) réfléchit sur les Amériques :

Que ta faible raison cède à l’expérience :
Ecole détrompée, ouvre aujourd’hui les yeux :
Vois le double hémisphère, environné des cieux ;
Et d’un si vaste tour admire l’excellence. 

Tu me blesses le cœur, nouvelle connaissance.
Dans un monde nouveau, je trouve un monde vieux ;
Vielle race d’Adam, esclave des faux dieux ;
Rebelle au Créateur, objet de sa vengeance.

Toi, qui fis le soleil, en formant l’univers,
Répands, par ton Esprit, sur ces peuples divers, 
Du mystique soleil la clarté salutaire.

Que la croix de leur ciel leur serve d’un flambeau,
Qui les mène à Jésus, mourant sur le calvaire :
Et les rechange encore en un monde nouveau.


Télécharger sous forme .pdf

Aussi publié sur mon site consacré à la grande prédication chrétienne (ici).

Vous y trouverez également le facsimile de 1680.