dimanche 24 décembre 2017

Un sermon de Noël de Jacques Basnage



Pour marquer la fête de Noël, je vous propose de découvrir un sermon que Jacques Basnage de Beauval (1653-1723) a donné il y a 310 ans, le 25 décembre 1707. Basnage, dont Voltaire aurait dit qu’il était « plus propre à être ministre d’Etat que d’une paroisse » était alors pasteur à Rotterdam. Je l’apprécie beaucoup pour la finesse de sa pensée et la clarté de son style.

lundi 18 décembre 2017

Conséquences de la providence, selon Jacques Saurin




La première partie du Catéchisme de Jacques Saurin (1677-1730) traite des vérités de la religion naturelle. Dans la section XIII, on évoque quelques conséquences particulières à l’égard de l’homme qui découlent du dogme général de la providence :

Demande du catéchiste : Quelles conséquences à l’égard de l’homme tirez-vous du dogme général de la providence ?

 

Réponse du catéchumène : La première conséquence, c’est que Dieu, en créant l’homme, lui ordonne d’acquérir les plus belles connaissances auxquelles il puisse atteindre, et de s’attacher à la vertu avec tous le soin dont il est capable.

 

lundi 11 décembre 2017

Sermons d’Isaac Jaquelot



Je viens d’enrichir mon site de 52 sermons d’Isaac Jaquelot (1647-1708), pasteur huguenot devenu prédicateur du roi de Prusse et adepte du rationalisme. Vous les trouverez ici.

Une petite biographie suivra en temps voulu.

Les index scripturaire et chronologique ont été mis à jour.

lundi 4 décembre 2017

Recension : La prédication durant la « Grande Guerre »


Je viens de lire les actes d’un colloque franco-allemand sur la prédication chrétienne pendant la première guerre mondiale, qui s’est tenu à Strasbourg en octobre 2014. Le recueil a été publié par Vandenhoeck & Ruprecht, au nom du département d’histoire des religions occidentales de l’Institut Leibniz pour l’histoire européenne de Mayence.


Voici la référence bibliographique complète : Matthieu Arnold et Irene Dingel (éditeurs), Predigt im ersten Weltkrieg – La prédication durant la « Grande Guerre », Vandenhoeck & Ruprecht, 2017, 158 p. (environ 70 €)

Les huit articles sont regroupés en trois chapitres dont le premier est consacré aux sources.

lundi 27 novembre 2017

Jean Daillé (1594-1670) – une petite biographie



Jean Daillé [1] naît le 6 janvier 1594 à Châtellerault (Vienne). Il est le fils aîné de François Daillé, receveur des consignations à Poitiers, et de Jeanne Berthon. Son père le destine aux affaires, mais le sort en décide autrement. Jean a dix ans quand il perd ses deux parents ; les enfants sont alors confiés à l’un de leurs oncles maternels.

lundi 20 novembre 2017

Laurent Drelincourt sur la mer



Le vingt-cinquième sonnet du premier livre des Sonnets chrétiens de Laurent Drelincourt (1625-1680) célèbre la majesté de la mer:

J’admire, en te voyant, la source dont tu sors, 
Les biens que tu produis, et les biens que tu pilles, 
Et la robe d’argent, dont parfois tu t’habilles 
Lorsque les vents, émus, troublent ton vaste corps. 

Qui pourrait de ton sein compter tous les trésors ? 
De tes divers poissons les nombreuses familles ? 
Les perles, l’ambre-gris, le corail, les coquilles, 
Que ton bruyant courroux étale sur tes bords ? 

Surtout, je dois bénir la puissance adorable, 
Qui dompte ta fureur, avec des grains de sable, 
Et dont la sage main ton flux a limité. 

Mais, quand dois-je aborder cette mer pacifique, 
Sans tempête, sans flots, où, dans l’éternité, 
L’on voit ce que la gloire a de plus magnifique ?


Egalement publié sur mon site Internet (ici). Vous y trouverez également le facsimilé de l’édition de 1680.

lundi 13 novembre 2017

Les sermons d’Esprit Fléchier



Je viens de mettre en ligne les 39 sermons et exhortations comprises dans les Œuvres complètes d’Esprit Fléchier (1632-1710), évêque à Nîmes et l’un des grands orateurs catholiques du XVIIème siècle. 

Fléchier s’est fait un nom avec ses éloges funèbres et ses panégyriques (éloges d’un saint), mais je me suis concentré sur ses sermons proprement dits. Vous pouvez les trouver ici

L’index scripturaire et l’index chronologique ont été mis à jour.

lundi 6 novembre 2017

Portraits de Jean Daillé


Nous sommes en possession de deux portraits de Jean Daillé: 

Le premier date de 1670. La gravure - très belle - est de Pierre Lombart (1612-1681 ?), d’après un tableau de Wallerant Vaillant (1623-1677). Elle est également répertoriée au British Museum (ici) et à la Herzog August Bibliothek Wolfenbüttel (ici). 

L’inscription latine qui entoure le portrait dit : « Ioannes Dallaeus Evangelii Minister Quis Desiderio sit Pudor aut Modus tam Cari Capitis », ce qui pourrait se traduire par « Jean Daillé, ministre de l’Evangile », suivi par une citation du poète Horace (Livre 1, Ode 24 à Virigile) : « Quelle honte ou quelle mesure serait dans le regret d'une tête si chère ? » 

Une deuxième instription sous le portrait dit : « DALLAEO ingenium, mens et divinior, atque os Magna sonans; verum proh dolor! ille FVIT., ce qui peut se rendre par « Daillé était doué, il avait un esprit divin et une grande et forte voix, mais, hélas!, il n’est plus ! » 

lundi 30 octobre 2017

La composition du sermon selon Jean Claude (2)



Le second chapitre du Traité de la composition d’un sermon de Jean Claude (1619-1687) est consacré à la division, c’est-à-dire à l’agencement du sermon. C’est un enseignement fort intéressant pour quiconque doit prêcher sur des textes bibliques. 

NB: les titres ont été ajoutés par nos soins.


2.1 Modération

La division en général doit être restreinte à un petit nombre de parties, et elle ne doit jamais excéder le nombre de quatre ou de cinq tout au plus ; les plus justes sont de deux ou de trois.

2.2 Typologie

Il y a deux sortes de divisions dont on peut justement se servir. L’une, qui est plus ordinaire, est la division du texte en ses parties. L’autre est la division du discours ou de l’action même qu’on a à faire sur le texte.

2.2.1 Division du discours

(a) Textes avec éléments sous-jacents ; prophéties de l’AT

Cette dernière division des parties du discours a lieu lorsque pour donner du jour à un texte, il faut nécessairement ramener plusieurs choses que le texte suppose sans les marquer formellement, ou il les faut tirer d’ailleurs, pour pouvoir donner ensuite la juste explication de votre texte. En ce cas, vous pouvez diviser votre discours en deux parties dont la première contiendra quelques considérations générales, nécessaires pour l’intelligence du texte, et la seconde contiendra l’explication particulière du texte même. Cette méthode a lieu toutes les fois qu’on traite quelque oracle du Vieux Testament, car le plus souvent le dénouement de ces oracles dépend de plusieurs considérations générales qui rejettent les sens faux et mauvais qu’on pourrait y donner, et qui ouvrent le chemin à la véritable explication, comme il paraît par ce qu’on a dicté sur l’oracle de la Genèse : Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta semence et la semence de la femme ; icelle semence [1] te brisera la tête, et tu lui briseras le talon, et sur celui de l’alliance traitée avec Abraham.

lundi 23 octobre 2017

Sermons sur le Catéchisme des Eglises réformées



Quand on s’intéresse aux prédications des pasteurs de Charenton, on découvre un certain nombre de sermons sur les 55 sections du Catéchisme de Genève (1545), qui remonte à Jean Calvin. Bien que ce Catéchisme ait été rapidement supplanté par celui de Heidelberg (1563), les pasteurs réformés de Paris du XVIIe siècle prêchaient de temps en temps sur ces leçons du Catéchisme genevois. Il nous a semblé intéressant de réunir ces sermons et de les présenter ensemble avec les passages du Catéchisme qu’ils reprennent. 

Pour l’instant, nous avons intégré 90 sermons de Michel Le Faucheur (1585-1657), Jean Mestrezat (1592-1657), Jean Daillé (1594-1670) et Alexandre Morus (1616-1670). 

Vous pouvez consulter cette collection de sermons ici.

lundi 16 octobre 2017

Saurin sur la providence





La première partie du Catéchisme de Jacques Saurin (1677-1730) traite des vérités de la religion naturelle. Dans la section XII, le théologien se penche sur la providence de Dieu en général :

Demande du catéchiste : Vous avez tiré de chaque idée que vous avez donnée de Dieu quelque motif à la vertu, mais croyez-vous que Dieu prenne garde si les hommes s’attachent à la vertu, ou s’ils s’abandonnent au vice ?
 
Réponse du catéchumène : Non seulement je crois que Dieu prend garde si les hommes s’attachent à la vertu, ou s’ils s’abandonnent au vice, mais je suis convaincu qu’il les a formés pour être vertueux, et que c’est selon qu’ils répondront à cette destination ou qu’ils négligeront d’y répondre qu’il les rendra heureux ou misérables.
 
D.     Sur quoi fondez-vous cette pensée ?

lundi 9 octobre 2017

Les sermons de Jean Daillé



Jean Daillé (1594-1670) a été un pasteur célèbre de l’Eglise réformée de Paris qui se réunissait à Charenton. C’est peut-être le plus littéraire des pasteurs de Paris du XVIIe siècle ; il se distingue aussi par le fait qu’il a prêché de grandes séries sur plusieurs épîtres du Nouveau Testament (surtout des épîtres de Paul) et qu’il a publié une partie importante de ses sermons. Ceux qui pensent que D. Martyn Lloyd-Jones était le premier à prêcher des années durant sur la même épître montrent par là qu’ils ignorent l’œuvre de Daillé [1]. 

Votre serviteur s’est attelé à la tâche – redoutable – de rassembler les sermons de Daillé. Je pense avoir réuni la quasi-totalité des sermons publiés. Vous les trouverez ici. Du coup, mon site s’est enrichi de pas moins de 424 sermons prononcés entre 1629 et 1670. Si l’on considère que Daillé a donné 724 sermons à Charenton [2] et qu’il a peu prêché en dehors de son Eglise, il s’agit là d’une partie plus que significative de son œuvre homilétique. 

L’index scripturaire et l’index chronologique de mon site ont été mis à jour. Le grand nombre d’ajouts m’a conduit à diviser l’index chronologique en plusieurs parties couvrant 50 ans chacune. A terme, je compte aussi diviser l’index scripturaire, mais l’heure n’en est pas encore venue. 


[1] A titre d’exemple, sa série sur la première épître de Paul à Timothée comprend 48 sermons donnés entre le 2 août 1654 et le 19 septembre 1660 et remplit plus de 1900 pages.

[2] Fait rapporté par J. Pannier, L’Eglise Réformée de Paris sous Louis XIII de 1621 à 1629 environ, tome premier, Librairie Ancienne Honoré Champion, Paris, 1932, p. 285. A notre étonnement, Daillé ne semble pas (encore ?) avoir fait l’objet d’études académiques d’envergure. 

lundi 2 octobre 2017

Laurent Drelincourt sur les vents



Le vingt-quatrième sonnet du premier livre des Sonnets chrétiens de Laurent Drelincourt (1625-1680) est consacré aux vents:


Voix sans poumons, corps invisibles,
Lutins volants, char[s] des oiseaux,
Vieux courriers, postillons nouveaux,
Sur terre et sur mer, si sensibles,

Doux médecins, bourreaux terribles,
Maîtres de l’air, tyrans des eaux,
Qui rendez, aux craintifs vaisseaux,
Les ondes fières, ou paisibles,

Vents, qui dans un cours inconstant,
Naissez et mourez chaque instant,
Mes jours ne sont qu’un vent qui passe.

Mon corps fait naufrage en la mort,
Mais Dieu, du souffle de sa grâce,
Pousse mon âme dans le port.

Egalement publié sur mon site Internet (ici). Vous y trouverez également les annotations de l’auteur ainsi qu’un facsimile de l’édition de 1680.

lundi 25 septembre 2017

Un manuscrit de Bossuet


C’est toujours intéressant de pouvoir jeter un coup d’œil dans l’atelier d’un grand prédicateur. Nos traitements de texte modernes ont pour effet de rendre invisibles les différentes versions du sermon ; en revanche, les manuscrits originaux des maîtres du passé, s’ils existent encore et sont accessibles, permettent parfois de visualiser le travail d’élaboration des textes. Je viens de mettre la main sur une reproduction de deux pages d’un sermon que Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704) a donné à plusieurs reprises, d’abord en 1665 et 1666, puis en 1668 et en 1669 [1]. Il s’agit du sermon dit « sur la divinité de Jésus-Christ » (Bibl. Nat. Mss. Fr. 12821, fol. 180 (verso) et 181 (recto)). La reproduction provient du tome V de l’ « Histoire de la langue et de la littérature française » éditée par Louis Petit de Julleville (1841-1900) : 


lundi 18 septembre 2017

David Martin – une petite biographie




David Martin naît à Revel (Haute-Garonne) le 7 septembre 1639. Son père, Paul Martin, semble avoir été consul de la ville à deux reprises [1]. Sa mère est Catherine Cardes (ou Corde). David a au moins un frère du nom de Pierre.

lundi 11 septembre 2017

La composition du sermon selon Jean Claude (1)



Voici le premier chapitre du Traité de la composition d’un sermon de Jean Claude (1619-1687): 

Il y a en général cinq parties dans un sermon : l’exorde, la connexion, la division, la tractation et l’application. Mais parce que la connexion et la division sont des parties qui doivent être extrêmement courtes, on ne doit proprement compter que trois parties : l’exorde, la tractation et l’application. Nous ne laisserons pas pourtant de dire quelque chose de la connexion et de la division.

CHAPITRE   I 
De la connexion 

La connexion est la liaison de votre texte avec les textes précédents, et pour la trouver, il faut bien considérer la suite du discours, et consulter sur cela non seulement les commentaires, mais particulièrement le bon sens, car quelquefois, les commentaires philosophent trop et donnent des liaisons fortes et tirées de trop loin. Il faut éviter celles qui sont de cette sorte, car elles ne sont pas naturelles, et le bon sens découvre quelquefois bien plutôt la suite que ne fait l’étude. J’avoue qu’il y a des textes dont la liaison avec les précédents ne paraît pas d’abord, et alors il faut, ou tâcher de découvrir cette liaison par la force de la méditation, ou prendre celle que les commentaires vous fournissent, et entre plusieurs qu’ils donnent, choisir celle qui vous paraîtra la plus naturelle, ou si l’on n’en trouve point qui soit vraisemblable, le mieux est de n’en faire point. Quoi qu’il en soit, la liaison est une chose sur laquelle il faut très peu insister, parce que c’est une partie sur laquelle les auditeurs ne s’arrêtent presque point, et dont le peuple ne peut tirer que très peu d’instruction.

Quand la liaison peut nous fournir quelques belles considérations pour l’éclaircissement du texte, il la faut mettre dans la tractation, et cela arrive assez souvent. Quelquefois aussi vous en pouvez tirer un exorde, et cela étant, l’exorde et la liaison sont confondus ensemble.

Egalement publié sur mon site Internet (ici).

lundi 4 septembre 2017

François-Léon Réguis – une petite biographie

« On ne cultivait alors en théologie un peu soigneusement que l’art oratoire ; et encore négligeait-on complètement, en ce point, le fonds des idées, puisque à côté de Saurin, on nous donnait une masse de sermonnaires catholiques romains, Massillon, Bourdaloue, Bossuet, Réguis, avec toutes les erreurs que ces prédications recouvraient de leurs belles paroles. »
Ainsi parle Ami Bost (1790-1874), en évoquant l’enseignement de l’homilétique à la faculté de théologie de Genève au début du XIXe siècle. Le moins connu des prédicateurs catholiques étudiés par les futurs pasteurs, c’est sans doute François-Léon Réguis, même si les sociologues l’ont redécouvert dans la seconde moitié du XXe siècle. Nous nous sommes donc intéressés à sa biographie :

A vrai dire, nous savons assez peu de choses sur la vie de (François-)Léon Réguis [1] ; une bonne partie des renseignements le concernant provient des archives départementales [2]. A notre grand regret, nous n’avons pas trouvé de portrait du curé.

Réguis naît le 27 octobre 1725 à Barret-le-Bas (aujourd’hui : Barret-sur-Méouge), une commune située dans le département des Hautes Alpes et appartenant au diocèse de Gap. Il est le fils de Balthazar Réguis [3] et de Marie Bernard [4]. Il a au moins un frère (Balthazar) et une sœur (Agathe).

Réguis fait une licence de théologie à Paris. A seize ans déjà, il prend le titre d’ecclésiastique : il l’ajoute à son nom, dans une signature du 16 janvier 1741, et le 30 mars de la même année, il se qualifie clerc tonsuré [5].

Il est ordonné prêtre sous l’épiscopat de Jacques-Marie de Caritat de Condorcet (1703-1783). Cet évêque résolument antijanséniste occupe le siège épiscopal de Gap de 1741 à 1754, date de son départ à Auxerre. Réguis va le suivre [6], car Mgr de Condorcet l’appelle à la cure de Bonny-sur-Loire (Loiret ; à l’époque dans le diocèse d’Auxerre) en août 1758.                                          

Intérieur de l’église de Bonny-sur-Loire  

lundi 28 août 2017

Sermons de David Martin (1639-1721)



Je viens d’enrichir mon site Internet consacré à la prédication française des 28 sermons imprimés de David Martin (1639-1721). Vous pouvez lez trouver ici.

L’index scripturaire et l’index chronologique ont été mis à jour.

Une petite biographie de David Martin est en préparation.

lundi 21 août 2017

La superstition selon Saurin




Demande du catéchiste : Combien y a-t-il de sortes de superstitions ? 

Réponse du catéchumène : Il y en a deux principales : l’une est celle de la religion, l’autre est celle des mœurs.

D.     Quels sont les objets de la superstition dans la religion ?

R.      Quelquefois la superstition a les créatures pour objet, et quelquefois la divinité.

D.     En quoi consiste la superstition qui a les créatures pour objet ? 

mardi 15 août 2017

Laurent Drelincourt sur l’arc-en-ciel



Le vingt-troisième sonnet du premier livre des Sonnets chrétiens de Laurent Drelincourt se penche sur l’arc-en-ciel :

Le bel astre du jour, dans le sein de l’orage,
Nous forme, tout à coup, ce lumineux tableau,
Et tout à coup, aussi, le couvrant d’un rideau,
Il dérobe à nos yeux son inconstant ouvrage.

De ce peintre brillant, la toile est le nuage
Ses rayons réfléchis lui servent de pinceau
Il prend pour ses couleurs l’or, l’azur, le feu, l’eau,
Et la vapeur commence et finit cette image.

Fragiles ornements, éclat faible et trompeur,
Passagères beautés, filles de la vapeur
Des faux biens d’ici-bas vous peignez l’inconstance.

Par les mêmes couleurs, et par les mêmes traits,
Vous imprimez la crainte, et donnez l’espérance,
Vous annoncez la guerre, et vous marquez la paix.


Egalement publié sur mon site Internet (ici). Vous y trouverez en plus les annotations de l’auteur et un facsimilé de l’édition de 1680.

lundi 17 juillet 2017

Henriette André-Walther – une petite biographie



Henriette (Napoléone Joséphine Frédérique) Walther naît à Paris le 14 juin 1807. Son père est Frédéric Louis-Henri Walther (1761-1813), fils d’un pasteur luthérien [1] et commandant des grenadiers à cheval de la garde impériale ; sa mère, Louise Coulmann (1783-1822), est la fille d’un avocat de la régence à Bischwiller (Alsace).

Henriette est la seconde fille du couple ; elle a une sœur ainée, Louise (1803-1875) ; leur seul frère, Napoléon Frédéric, ne survivra pas à sa première année (1810).

La famille est assez proche de la cour impériale ; Napoléon et son épouse Joséphine expriment le désir d’être les parrains de Henriette, mais le baptême ne pourra avoir lieu que pendant les Cent jours (1815).

Henriette André-Walther – a short biography



Henriette (Napoléone Joséphine Frédérique) Walther was born in Paris on June 14, 1807. Her father was Frédéric Louis-Henri Walther (1761-1813), son of a Lutheran minister [1] and commanding officer of the mounted grenadiers (grenadiers à cheval) of the Imperial Guard; his mother, Louise Coulmann (1783-1822), was the daughter of an advocate of the Regence in Bischwiller (Alsace).

Henriette was the couple’s second daughter; she had an elder sister, Louise (1803-1875). Their only brother, Napoléon Frédéric, died during his first year (1810).

The Walther family was quite close to the imperial court; Napoleon and his wife Joséphine expressed their desire to be Henriette’s godparents, but the baptism could only take place during the “Hundred days” (i.e. in 1815).

Henriette André-Walther – ihr Leben im Umriss



Henriette (Napoleone Joséphine Frédérique) Walther wurde am 14. Juni 1807 in Paris geboren. Ihr Vater war Frederic Louis-Henri Walther (1761-1813), der Sohn eines evangelischen Pastors [1] und Kommandant der berittenen Grenadiere der kaiserlichen Garde; seine Mutter, Louise Coulmann (1783-1822), war die Tochter eines Anwalts der Regentschaft in Bischwiller (Elsass).

Henriette war die zweite Tochter ihrer Eltern; sie hatte eine ältere Schwester, Louise (1803-1875); ihr einziger Bruder, Napoleon Frederic, überlebte sein erstes Jahr (1810) nicht.

Die Familie stand dem kaiserlichen Hof nahe. Napoleon und seine Frau Josephine brachten den Wunsch zum Ausdruck, die Taufpaten Henriettes zu sein, aber die Taufe konnte schließlich erst während der „Hundert Tage“ (d.h. im Jahre 1815) stattfinden.

lundi 10 juillet 2017

Sermons de David Eustache



Je viens d’ajouter seize sermons de David Eustache (1595-1672) à mon site, dont un (sur Col 1.27) qui provient de ma petite collection personnelle et qui, à ma connaissance, n’est disponible nulle part ailleurs. Vous pouvez trouver ces sermons ici.

lundi 3 juillet 2017

David Eustache – une petite biographie



David Eustache naît dans le Dauphiné autour de 1595.

Après ses études de théologie, dont nous ignorons tout, il semble avoir exercé le ministère pastoral à partir de 1622. Il a été ministre de l’Eglise réformée à Corps (Isère) [1], à La Terrasse (Isère) [2], à La Mure (Isère) [3], à Mens (Isère) [4], à Die (Drôme) [5], puis à Montpellier (Hérault) [6].

Pendant son ministère à La Mure, Eustache affronte plusieurs adversaires catholiques [7] :

lundi 26 juin 2017

Saurin sur l’idolâtrie




Ayant opposé la religion naturelle à l’idolâtrie et à la superstition dans la section IX de la première partie de son Abrégé de théologie, Jacques Saurin (1677-1730) aborde dans la section X plus particulièrement la nature de l’idolâtrie :  

Demande du catéchiste : Combien y a-t-il de sortes d’idolâtrie ?

Réponse du catéchumène : Il y en a deux principales : l’une est l’idolâtrie dans la religion, et l’autre l’idolâtrie dans les mœurs [1].

D.     Qu’entendez-vous par l’idolâtrie dans la religion ?

lundi 19 juin 2017

Portrait de Jean-Frédéric Nardin

Malgré des recherches poussées, nous n’avons pas pu trouver de portrait de Nardin. Le professeur Bernard Huck, qui a rédigé une thèse de doctorat sur Nardin, nous a dit ne pas en avoir vu au cours de ses travaux. Il est donc vraisemblable que notre recherche restera infructueuse. Le mieux que nous pouvons vous offrir est une illustration que nous avons trouvée dans un petit fascicule consacré à notre pasteur et édité à Edinbourg en 1824, « The Pastor of Blamont ». En frontispice de ce petit livre de 105 pages, il y a une gravure montrant Nardin face à sa maison en flammes. 


Bien entendu, rien ne garantit que le personnage de la gravure ait la moindre ressemblance avec le pasteur montbéliardais. Ce serait même surprenant, vu que le dessin est de l’artiste écossais C. Thomson. Mais, comme on dit, faute de grives, on mange des merles …

lundi 12 juin 2017

Laurent Drelincourt – Sur le tonnerre et la foudre



Voici le vingt-deuxième sonnet des Sonnets chrétiens de Laurent Drelincourt (1625-1680):

Courrier de la haute vengeance,
Ministre de Dieu, dont la voix
Nous fait sentir tout à la fois
Et sa justice, et sa puissance,

Glaive de Dieu, divine lance,
Bras entendu du Roi des rois,
Qui des infracteurs [1] de ses lois
Viens punir l’ingrate insolence,

Tonnerre et foudre, votre bruit
Du courroux du ciel nous instruit,
Et trouble toute la nature.

Mais quand Sina [2] reçoit vos coups,
La voix de Sion nous assure
Que la paix est faite pour nous.



[1] celui qui commet une infraction ; transgresseur
[2] le Sinaï


Egalement publié sur mon site Internet (ici), où vous trouverez également les annotations du poète ainsi que le facsimilé de l’édition de 1680.

lundi 5 juin 2017

Autres œuvres d’Ernest Dhombres



Je viens d’enrichir mon site historico-homilétique de quelques discours pastoraux d’Ernest Dhombres (1824-1894) que j’ai trouvés sur le site de la Bibliothèque nationale de France, ainsi que de sa thèse sur le quiétisme (ici).

lundi 29 mai 2017

Jean-Frédéric Nardin – ses sermons



Je viens de mettre en ligne les 65 sermons de Jean-Frédéric Nardin (1687-1728), dans leur version originale, celle de la première édition de 1735. Vous pouvez les trouver ici.

lundi 22 mai 2017

Portraits d’Horace Monod fils

Nous sommes en possession de deux photographies d’Horace Monod fils. Malheureusement, ni l’une, ni l’autre ne sont datées (il n’est pas exclu que les deux photos aient été prises lors d’une même séance).

La première se trouve en frontispice de l’édition posthume de ses Sermons :


lundi 15 mai 2017

Horace Monod fils – une petite biographie


Horace Monod fils (1861-1910)

Horace Jules Guillaume Monod naît le 16 décembre 1861 à Marseille. Son père est le pasteur Jean-Frédéric Horace Monod (1814-1881), frère cadet d’Adolphe Monod ; sa mère est Suzanne Félicie Gardes (1818-1886), fille de Jean-Jacques Gardes (1793-1857), pasteur de Nîmes. Horace est le neuvième des dix garçons du couple dont quatre choisissent le ministère pastoral [1].

lundi 8 mai 2017

Saurin sur l’idolâtrie et la superstition



La première partie de l’Abrégé de théologie de Jacques Saurin (1677-1730) est consacré aux vérités que la religion naturelle nous découvre. Sa section IX oppose la religion naturelle à l’idolâtrie et à la superstition : 

Demande du catéchiste : Quel nom avez-vous donné à ce corps de vérités que vous venez d’expliquer ?

Réponse du catéchumène : J’ai appelé ce corps de vérités la religion naturelle, parce que l’homme raisonnable, qui fera un bon usage de l’esprit que Dieu lui a donné, ne pourra pas s’empêcher de conclure de tous les objets que le Créateur a mis devant ses yeux, qu’il y a une divinité, telle que je l’ai représentée, et qu’elle veut que les hommes lui rendent les hommages dont nous avons montré la justice et la nécessité.

lundi 1 mai 2017

Les sermons d’Henri Chatelain



Je viens d’ajouter les 55 sermons que contiennent les six volumes de Sermons d’Henri Chatelain (1684-1743) à mon site consacré à la grande prédication française.

Vous pouvez les trouver ici.

lundi 24 avril 2017

Laurent Drelincourt – Sur l’air




Le vingt-et-unième sonnet du premier livre des Sonnets chrétiens de Laurent Drelincourt (1625-1680) évoque le second élément, l’air:

Vaste élément, ciel des oiseaux,
Corps léger, subtile peinture,
Maison dont la fine structure
Comprend trois étages si beaux,

Riche tente, dont les rideaux,
Par le maître de la nature,
Sont étendus, pour couverture,
Et sur la terre, et sur les eaux,

Ministre du grand luminaire,
Hôte fidèle et nécessaire,
Cause qui produis tant d’effets,

Messager de calme et d’orage,
Je vois, dans ton sein, le passage
Qui mène à l’éternelle paix.

Vous trouverez les annotations de Drelincourt ainsi qu’un facsimilé de l’édition de 1680 sur mon site Internet (ici).

samedi 15 avril 2017

Un sermon pour Pâques




Notre sermon de Pâques vient de Jacques Basnage de Beauval (1653-1723) et a été donné en l’an 1708. A vrai dire, c’est une prédication pascale assez inhabituelle. Partant de la rencontre de Jésus avec le jeune homme riche, Basnage aborde l’impossibilité pour l’homme de se sauver lui-même. Mais ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu … (Mt 19.26s). 

Vous pouvez, soit télécharger le texte, soit écouter un enregistrement, en cliquant ici (il vous faudra 1h34 tout de même, on est au début du XVIIIe siècle, les prédicateurs prennent leur temps). 

Joyeuses Pâques !

jeudi 13 avril 2017

Un sermon pour le Vendredi saint



Pour marquer ce jour particulier pour les disciples de Jésus, je voudrais donner la parole à un prédicateur du Midi de la France, Numa Recolin (1826-1892). Son sermon a pour objet les sept paroles du Christ sur la croix. 

Vous pouvez, soit


soit, si le cœur vous dit, en écouter un enregistrement par votre serviteur, en cliquant ici.

samedi 8 avril 2017

Un sermon pour le Dimanche des Rameaux



Pour entrer dans la semaine sainte, je vous propose une prédication que Charles Babut a donnée à Nîmes le 29 mars 1874 : « Le cri des pierres ». Elle porte sur Luc 19.40 : Je vous le dis, s’ils se taisent, les pierres crieront !


Si vous préférez l’écouter, voici un enregistrement par votre serviteur.

lundi 3 avril 2017

Portrait d’Henri Chatelain


Je viens de me procurer les six volumes des Sermons d’Henri Chatelain (1684-1743). Le premier volume contient un portrait du prédicateur en frontispice:


La gravure est datée de 1744 et signée « L.F.D.B. inv. » et « P. Lanjé (ou Tanjé) sculp. ».

Le texte sous le portrait dit :

lundi 13 mars 2017

Bonté divine !



La première partie du Catéchisme de Saurin (1677-1730) est consacrée à la religion naturelle, et plus particulièrement aux attributs divins. Les sections VII et VIII se penchent sur la bonté de Dieu et les conclusions qui en découlent:

Demande du catéchiste : Quelle est la sixième idée que vous avez de Dieu ?

Réponse du catéchumène : C’est la bonté. 
 
D.     Qu’entendez-vous par la bonté de Dieu ?

R.      Ce penchant qui le porte à faire du bien aux êtres intelligents.
 
D.     Comment prouvez-vous que Dieu est bon ?

lundi 6 mars 2017

Ernest Dhombres (1824-1894) – une petite biographie

 

André Jean Ernest Dhombres naît le 16 mars 1824 au Vigan (Gard, Occitanie). Son père, Louis-Léon Dhombres [1], est pasteur de l’Eglise réformée du Vigan ; sa mère, Gabrielle Marguerite Salomé Deléamont [2], conduit un pensionnat pour jeunes filles. Ernest a deux frères, Léon [3] et Philippe [4], et une sœur, Aline [5]. 

Elève au collège de Nîmes, Ernest passe le baccalauréat en 1840. Il s’oriente vers des études de droit, mais son père le juge trop jeune pour entrer en faculté de droit et l’envoie à Genève pour y compléter sa formation littéraire. Ernest finit par s’inscrire en faculté de théologie en 1841. Il se lie d’amitié avec Athanase Coquérel fils (1820-1785). Par le biais de Numa Recolin (1826-1892), également originaire du Vigan et alors étudiant en théologie à Montauban, il fait la connaissance de l’enseignement d’Adolphe Monod et d’Alexandre Vinet et s’ouvre à la doctrine du Réveil [6]. 

lundi 27 février 2017

Laurent Drelincourt : Sur le feu



Le sonnet 20 du premier livre des Sonnets chrétiens souffre, comme le sonnet 19 et les suivants de ce que la conception du monde fait de l’association de quatre éléments est passée de mode. Il subsiste la beauté du langage et l’invitation à l’âme de s’élever vers son Créateur.

Corps subtil, élément suprême,
Qui, logé sous le firmament,
Sans travail dans ton mouvement,
Te nourris toujours de toi-même ; 

Ton frère, d’une ardeur extrême,
Esclave au terrestre élément,
Volant aux cieux incessamment,
Montre qu’il te cherche, et qu’il t’aime. 

Mais par ce vol précipité,
S’échappant de captivité,
Il semble qu’il dit à mon âme :

Ame, étrangère en ce bas lieu,
Que n’as-tu des ailes de flamme,
Pour voler, sans cesse, à ton Dieu ?


Vous trouverez ce sonnet ainsi que les annotations de Drelincourt et un facsimilé de 1680 sur mon site Internet (ici)

lundi 20 février 2017

Portraits d’Ernest Dhombres (1824-1894)

Je suis en possession de deux photographies d’Ernest Dhombres.

J’ai pu acquérir la première à bon marché sur un site d’enchères en ligne.


C’est une photographie prise dans l’atelier de Charles Reutlinger (1816-1880), portant la mention « Garanti d’après nature ». Sur le dos, on trouve l’inscription manuscrite « M. Dhombres, pasteur de l’Eglise réformée de Paris. Paris 1872-1873 ». S’il faut entendre par là que le cliché à été pris en 1872 ou 1873, il montre Dhombres peu avant la cinquantaine.

lundi 13 février 2017

Horace Monod fils – ses sermons



Horace Monod fils (1861-1910) est quasiment inconnu de nos jours, mais les rares traces que nous possédons de lui montrent un prédicateur de talent et un pasteur attachant. Je viens d’ajouter la totalité des sermons qui nous ont été conservés – à savoir 7 sermons et 17 fragments – à mon petit site historico-homilétique. Vous pouvez les trouver ici.

lundi 6 février 2017

Jean Brutel de la Rivière - une petite biographie


 Intérieur de la Waalse Kerk, Amsterdam

Jean Baptiste Brutel de la Rivière naît à Montpellier (Hérault, France) le 17 août 1669. Il est le fils aîné de Gédéon Brutel de la Rivière (1640-1705) et de sa femme Jeanne, née d’Audemar (1645- ?), tous deux issus de la noblesse languedocienne. Gédéon est conseiller du roi et receveur des gabelles de sel [1] de Languedoc. Jean a six frères et sœurs : Jacques [2] ; Isaac [3], Susanne [4], Samuel [5], Louise et Etienne [6].

Jean commence des études de théologie à Montpellier.

A la révocation de l’Edit de Nantes, en 1685, Gédéon envisage de quitter la France. Henri d’Aguesseau (1638-1716), alors intendant de Languedoc, cherche à le faire changer de religion et propose un canonicat [7] accompagné d’une rente de mille livres à son aîné. Lorsque Gédéon refuse cette offre, d’Aguesseau se montre menaçant et cherche à le faire arrêter. Averti du danger, Gédéon s’enfuit à Genève, mais laisse sa famille à Montpellier. Il finit par se fixer à Lausanne, dans le pays de Vaud, et réussit à faire la plupart de ses enfants [8]. Sa femme et sa fille aînée Susanne restent à Montpellier [9]. Gédéon devient négociant en bonneterie ; par ailleurs, il s’engage énergiquement au service des réfugiés et devient leur directeur en 1688.

lundi 30 janvier 2017

Un portrait de J.I.S. Cellerier


Après de longues recherches, j’ai fini par dénicher un portrait du pasteur Jean Isaac Samuel Cellerier (1753-1844), qui a été le pasteur de l’Eglise de Satigny, près de Genève, de 1783 à 1814, et bien connu pour ses sermons. 



lundi 23 janvier 2017

La sainteté de Dieu selon Saurin



Dans la sixième section de la première partie de son Abrégé de la théologie, Jacques Saurin (1677-1730) se penche sur une autre vérité que la religion naturelle nous révèle : Dieu est un Etre très saint.

A notre avis, le traitement est quelque peu insatisfaisant, car Saurin ne distingue pas entre la sainteté qui est propre à Dieu (son altérité radicale) et la sainteté des hommes, qui lui répond. Aussi, le lien entre manque de sainteté et faiblesse mériterait d’être qualifié : Adam a manqué de sainteté, alors qu’il n’était pas à proprement parler affecté de faiblesse. Le mal, au fond, n’est pas rationnel. Mais bon, c’est intéressant de voir une approche qui se veut la plus rationnelle possible, aux prises avec un sujet aussi difficile que la sainteté de Dieu .

Demande du catéchiste : Quelle est la cinquième idée que vous vous formez de la divinité ?  

Réponse du catéchumène : C’est la sainteté.

D.     Qu’est-ce que la sainteté ? 

R.      C’est une disposition d’esprit que je sens mieux que je ne suis capable de l’exprimer, mais le sentiment que j’en ai me la fait connaître d’une manière aussi exacte que le discours le plus clair et le plus étudié. 

D.     Développez votre pensée.

lundi 16 janvier 2017

Le deuil en chaire



Peu de jours après avoir perdu son fils Ernest, âgé de 41 ans, au front belge, le pasteur Charles Babut (1835-1916) monte en chaire et prêche sur les célèbres paroles de Job 1.21 :

L’Eternel a donné, et l’Eternel a ôté ; que le nom de l’Eternel soit béni ! 

Vous pouvez lire ce sermon remarquable en cliquant ici.

Pour ceux qui préfèrent l’écouter, j'ai préparé un enregistrement.

D’autres sermons de Babut sont disponibles ici.

lundi 9 janvier 2017

Laurent Drelincourt sur les éléments



Dans le dix-neuvième sonnet de ses Sonnets chrétiens, Laurent Drelincourt (1625-1680) aborde le règne des éléments. Le sonnet s’ouvre plus difficilement que bien d’autres au lecteur moderne, car les sciences modernes n’ont pas retenu le concept de l’univers construit à partir de quatre éléments (air, eau, terre, feu), nen déplaise aux adeptes des sciences occultes. Au XVIIe siècle, en revanche, cette hypothèse héritée de lAntiquité était encore en vogue. 

Il reste à trouver un poète qui chantera la beauté des atomes et des quarks, des strings et du boson de Higgs ...

Frères, de qui toujours la parfaite harmonie 
Règne, sans s’altérer, dans vos vieux différends, 
Grands corps, de siècle en siècle, affermis en vos rangs, 
Dont tous les autres corps sentent la tyrannie, 

Eléments séparés, dont la force est unie, 
Fixes, mouvants, légers, pesants, actifs, souffrants, 
Chauds, froids, humides, secs, obscurs et transparents, 
Qui marquez du grand Dieu la sagesse infinie, 

Pères et destructeurs de tant d’êtres divers, 
Qui, naissant et mourant, dans ce vaste univers, 
Eprouvent de vos lois la fatale puissance, 

Heureux qui ne craint plus l’atteinte de vos coups, 
Et qui, sur tous les cieux, loin de votre inconstance, 
Peut vivre, respirer et se mouvoir, sans vous !

Egalement publié sur mon site Internet (ici). Vous y trouverez également les annotations de Drelincourt ainsi qu’un facsimile de 1680.