Dans son douzième sonnet, Laurent Drelincourt (1625-1680) s’adresse aux jeunes gens.
Son avertissement n’est pas sans rappeler celui de Qohélet.
Jeunesse, ne suis point ton caprice volage ;
Au plus beau de tes jours, souviens-toi de ta fin.
Peut-être verras-tu ton soir dans ton matin,
Et l’hiver de ta vie au printemps de ton âge.
La plus verte saison est sujette à l’orage ;
De la certaine mort le temps est incertain,
Et de la fleur des champs le fragile destin,
Exprime de ton sort la véritable image.
De la certaine mort le temps est incertain,
Et de la fleur des champs le fragile destin,
Exprime de ton sort la véritable image.
Mais veux-tu, dans le ciel, refleurir pour toujours ?
Ne garde point à Dieu l’hiver qui des vieux jours
Tient, sous ses dures lois, la faiblesse asservie.
Tient, sous ses dures lois, la faiblesse asservie.
Consacre-lui les fleurs de ton jeune printemps,
L’élite de tes jours, la force de ta vie,
Puisqu’il est l’arbitre et l’auteur de tes ans.
L’élite de tes jours, la force de ta vie,
Puisqu’il est l’arbitre et l’auteur de tes ans.
Egalement publié sur mon site consacré à la grande prédication française (ici). Vous y trouverez aussi un facsimile de l’édition de 1680.
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