mercredi 30 décembre 2015

Laurent Drelincourt - Sur la jeunesse



Dans son douzième sonnet, Laurent Drelincourt (1625-1680) s’adresse aux jeunes gens. 
Son avertissement n’est pas sans rappeler celui de Qohélet.

Jeunesse, ne suis point ton caprice volage ;
Au plus beau de tes jours, souviens-toi de ta fin.
Peut-être verras-tu ton soir dans ton matin,
Et l’hiver de ta vie au printemps de ton âge.

La plus verte saison est sujette à l’orage ;
De la certaine mort le temps est incertain,
Et de la fleur des champs le fragile destin,
Exprime de ton sort la véritable image.

Mais veux-tu, dans le ciel, refleurir pour toujours ? 
Ne garde point à Dieu l’hiver qui des vieux jours
Tient, sous ses dures lois, la faiblesse asservie.

Consacre-lui les fleurs de ton jeune printemps,
L’élite de tes jours, la force de ta vie,
Puisqu’il est l’arbitre et l’auteur de tes ans. 

Egalement publié sur mon site consacré à la grande prédication française (ici). Vous y trouverez aussi un facsimile de l’édition de 1680.

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