dimanche 7 juillet 2013

Charles Drelincourt – Le monstre à trois têtes




Dans le troisième chapitre de ses Consolations, Drelincourt cherche à ouvrir les yeux de ses lecteurs sur la nature de cet ennemi qu’ils ont à combattre, ce « monstre à trois têtes » qu’est la mort. En effet, selon lui, il y a trois sortes de mort :
  • la mort corporelle, c’est-à-dire la séparation de l’âme d’avec le corps : l’âme de l’homme, étincelle et rayon de la divinité, est immortelle, mais le corps ne l’est pas ; il se corrompt dès que l’âme le quitte : « Après s’être reposée sur une couche d’or, et avoir traîné la pourpre, [la chair] se voit étendue sur une couche de vers, et la vermine lui sert de couverture. »
  • la mort spirituelle, c’est-à-dire la séparation de l’âme d’avec Dieu : Dieu étant la source de vie, la séparation d’avec lui entraîne la mort. De par sa faute, Adam a subi cette mort et les effets désastreux qui l’accompagnent : « … tout ainsi que notre corps, étant séparé d’avec notre âme, engendre une fourmilière de vers qui le rongent, et qu’il en sort une puanteur insupportable, de même, lorsque notre âme est séparée d’avec Dieu, elle engendre une légion de convoitises qui la dévorent sans cesse, et la mauvaise odeur de ses crimes infecte le ciel et la terre. »
  • la mort éternelle, c’est-à-dire la séparation totale de l’homme d’avec Dieu, l’enfer. Drelincourt nous livre une description grandiose et terrifiante de cette réalité et des souffrances qu’elle représente ; âmes sensibles s’abstenir.

Il n’y a qu’un point sur lequel nous ne sommes pas d’accord avec la présentation de Drelincourt : il dépeint les damnés comme étant toujours en révolte contre Dieu, ce qui cadre mal avec la prophétie selon laquelle tout genou fléchira. Probablement, l’état de damnation est un état d’éternels regrets plutôt qu’un état d’éternelle rage. Si nous avons raison, il est également douteux que « Dieu se rira et se moquera de leur extrême calamité », comme le dit Drelincourt à la fin du chapitre. Dieu se rit effectivement de ses ennemis, comme le dit un psaume, mais cela semble appartenir à la dispensation présente, plutôt qu’à la nouvelle terre et au nouveaux cieux qui sont à venir. 

Aussi publié sur mon site consacré à la grande prédication chrétienne (ici). On y trouve également le facsimile du texte et un enregistrement audio.

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