vendredi 29 mars 2013

Coquerel sur Jean Monod



Dans son ouvrage « Observations pratiques sur la prédication » (1860), Athanase Coquerel père (1795-1868) nous livre un souvenir intéressant de Jean Monod (p. 24) :

« Il me souvient que peu après mon retour à Paris, au sortir de la Faculté de Montauban, Jean Monod, le vénérable pasteur avec qui ma famille a soutenu les relations les plus intimes jusque devant les fonts de baptême et dont la prédication était à la fois si libérale et si pleine d’onction, me demanda de le venir voir. A peine étais-je assis dans son cabinet, qu’il se leva, prit un volume de Saurin, l’ouvrit à la péroraison du sermon sur l’éternité des peines, et me dit : Lisez-moi cela. Il m’écouta avec attention sans m’interrompre, et m’adressant ensuite des encouragements pleins de bienveillance, il me donna sur les inflexions et les redondances des intonations de cette lecture divers conseils critiques, dont je me suis attaché à tirer parti et qui sont encore, après tant d’années, présents à ma mémoire. »

Plusieurs points nous semblent mériter d’être soulignés:
  • Monod est appelé « le vénérable pasteur ». Il s’agit là d’une constante, qui ressort de plusieurs témoignages : Jean Monod semble avoir été un personnage qui en imposait, et qui suscitait une véritable vénération chez ses ouailles.
  • Un libéral comme Coquerel père qualifie la prédication de Monod de « libérale et … pleine d’onction ».
  • A l’époque de Jean Monod et de ses fils, Jacques Saurin (1677-1730) était considéré comme le grand maître de la prédication protestante. Nous savons par ailleurs qu’Adolphe voyageait avec une collection de sermons de ce grand prédicateur.
  • En faisant lire une prédication sur les peines éternelles, Monod s’attarde surtout sur la lecture et les intonations. Les hommes des Lumières ne prenaient pas cette doctrine très au sérieux, contrairement aux hommes du Réveil. 
Aussi publié sur mon site consacré à Adolphe Monod (ici).

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